L'Angleterre retourne au charbon

Le débat faisait rage depuis deux ans, et rencontrait une vive opposition des scientifiques et des associations environnementales. Le 7 décembre, le gouvernement britannique a finalement tranché : une nouvelle mine de charbon verra bientôt le jour à Whitehaven, petit bourg au passé minier dans le nord-ouest de l’Angleterre. Une première depuis trente ans.

Environ 3 millions de tonnes de charbon de coke seront extraites chaque année afin de fabriquer de l’acier jusqu’en 2049. Le coût des travaux, qui débuteront d’ici quelques mois, s’élève à 165 millions de livres (192 millions d’euros). Cette décision a été motivée par le désir d’aider une région, victime de la désindustrialisation dans les années 1970, rongée par la pauvreté et le chômage, a justifié ce jour-là au Parlement Michael Gove, ministre de la Remise à niveau, du Logement et des Communautés. La compagnie minière, West Cumbria Mining, qui se démène depuis 2014 pour ouvrir ce lieu d’extraction, a avancé la création d’au moins 500 emplois locaux.

Selon les soutiens du projet, comme le maire de la ville et une trentaine de députés, tous membres du parti conservateur, cela permettra aussi de réduire « la dépendance aux autres pays », comme les États-Unis ou la Russie, ainsi que de diminuer le bilan carbone des importations par voie de mer. Woodhouse Colliery (le nom du futur site) soutiendrait donc, en relocalisant la production, la transition écologique, a affirmé Michael Gove, assurant que cette mine sera « neutre en carbone ». Un argument qui a profondément irrité les partis d’opposition : « Comment une mine de charbon peut-elle être neutre pour le climat ? Absurde, indéfendable et scandaleux », a asséné dans la foulée le député travailliste Ed Miliband, sur Twitter.

« Un très mauvais signal »

En Cumbria, l’annonce a été autant applaudie que vivement condamnée. Beaucoup d’habitants ont salué une « bonne nouvelle pour l’économie locale ». En revanche, du côté de la communauté scientifique et des mouvements écologistes, c’est l’indignation. Et pour cause : la production d’acier via le charbon de coke…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Nina Guérineau de Lamérie Reporterre