Le rapport de l’ONU au prisme de la géométrie de données ?
Le rapport de l’ONU sur le financement de la criminalité en Haïti contient de nombreux enseignements que la société haïtienne, dans ses composantes les plus diverses, doit approprier authentiquement et courageusement, si elle veut trouver la brèche pour se régénérer et se réinventer comme un peuple digne. Reliés à d’autres données secondaires, les données primaires de ce rapport tendent à montrer que la structuration actuelle de la société verrouille le pays sur un cycle invariant au bout duquel l’impuissance collective permet, à travers des impostures (dont l’assistance internationale en est une), la résurgence de la même géostratégie de la déshumanisation qui a présidé la barbarie de l’esclavage. Si hier, elle se caractérisait par la dynamique de la déshumanisation brutale des peaux noires par les peaux blanches ; aujourd’hui, elle se module en version ‘‘soft’’ et métissée : peaux métissées et noires contre peaux noires. Ce qui donne à Haïti ses attraits invariants de fossile anthropologique.
Le bug est manifestement anthropologique et donne lieu à un paradoxe angoissant : un peuple qui s’enlise dans la stagnation évolue vers son extinction, puisqu’il est condamné à être recouvert par les débris que l’histoire, le temps et la vie éjectent pour faire peau neuve, en permettant à ceux qui sont intelligents et dignes se renouveler et d’aller de l’avant. ‘‘Qui ne se régénère pas dégénère’’, dit le sociologue de la complexité Edgar Morin. Donc, le défi pour Haïti est celui de sa dé-fossilisation pour son évolution vers une possible régénération. Pour y parvenir, la société doit trouver la voie pour sortir du cycle de l’invariance sur lequel la maintient la géostratégie de la déshumanisation qui préside à l’indigence du monde.
Mais Haïti doit assumer qu’elle contribue, par la nature immonde de sa…
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Auteur: Erno RENONCOURT