« L'antiféminisme de l'extrême-droite n'est pas seulement une guerre culturelle »

Philosophe, activiste féministe et membre du collectif Ni Una Menos. « Comment le néo-libéralisme est-il parvenu à faire entrer la logique du sacrifice à l’intérieur du langage commun ? », se demande-t-elle dans cette interview où elle réfléchit les raisons de l’antiféminisme programmatique de l’extrême-droite et de la masculinisation de la politique institutionnelle.

« Le gouvernement crée un antiféminisme d’État qui vise à combattre le mouvement féministe aussi bien sur les places publiques que dans les politiques publiques et les institutions féministes ». Cette caractérisation nous vient de Veronica Gago, philosophe, politologue et activiste féministe. « Aujourd’hui, les féminismes condensent la figure sociale du bouc émissaire : il ne s’agit pas seulement d’une guerre culturelle, cela relève aussi de la radicalité politique du féminisme et des transformations sociales qu’il promet », affirme la chercheuse.

Dans cette interview, réalisée pour le podcast Los monstruos andan sueltos , Veronica Gago analyse la portée de ce qu’elle définit comme « restauration patriarcale » et fait référence au processus de masculinisation de la politique : « Des composants politiques alliés continuent à mettre la progression de l’extrême-droite sur le dos des féminismes ».

Si on regarde l’extrême-droite émergeante en ce moment historique, quelle est la nouveauté et la particularité de ce néo-libéralisme d’en-bas, comme tu le définis dans tes travaux ?La nouveauté radicale du néolibéralisme est qu’il relève d’une forme de gouvernement qui, au lieu de demander l’obéissance, s’appuie sur la liberté. En termes de théorie politique classique, gouverner signifie obtenir l’obéissance des personnes. Le tournant opéré par le néolibéralisme consiste à commencer par dire que pour gouverner nous devons faire en sorte que chacun.e cultive sa propre…

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Auteur: dev