Emmanuel Macron poursuit son goutte à goutte mémoriel relatif aux innombrables crimes commis par l’armée française pour empêcher l’indépendance de l’Algérie. Après Maurice Audin (2018) et Ali Boumendjel (2021), il a sélectionné parmi des dizaines de milliers de victimes d’exécutions sommaires le cas d’un héros tragique de la lutte pour l’indépendance, dont la mémoire est vénérée en Algérie : Larbi Ben M’Hidi, qui était lors de son arrestation le 23 février 1957, boulevard Saint-Saëns (aujourd’hui Mohamed V), par le 3e RPC de Marcel Bigeard, l’un des 5 membres du CCE, le Comité de coordination et d’exécution, organe exécutif du FLN.
Il avait en charge la Zone Autonome d’Alger (ZAA) et, à ce titre, commandait la lutte politique et la guérilla dans l’Algérois, dont des attentats à la bombe à retardement, parfois dans des lieux publics, en riposte aux attentats non moins aveugles commis par les Européens ultras contre des « musulmans » ainsi qu’aux exécutions de condamnés à mort concédées par le gouvernement de Guy Mollet aux mêmes Européens ultras. On lui prête cette réponse au reproche de commettre des attentats : » Donnez-nous vos chars et vos avions, et nous vous donnerons nos couffins » (qui servaient à cacher des bombes).
Il venait surtout d’impulser l’organisation d’une grève générale anticoloniale de 8 jours dans toute l’Algérie et dans l’Hexagone, initiative qui saisit de panique les autorités françaises et les décidèrent à confier aux parachutistes du général Massu l’éradication à tout prix du nationalisme à Alger, ce qu’on appela bientôt « la bataille d’Alger ».
Il fut pris deux semaines après l’écrasement de cette grève par la multiplication de rafles, disparitions forcées, tortures et exécutions sommaires. Sa mort, suivie de l’exil forcé des autres membres du CCE puis de l’assassinat d’Abane Ramdane par des membres du FLN en…
Auteur: Fabrice Riceputi