L'Argentine donne le feu vert au premier blé OGM

L’ultime étape pour la commercialisation du blé génétiquement modifié vient d’être franchie. L’Argentine a autorisé en mai la commercialisation du blé HB4. Cette variété est vendue par une joint-venture entre l’entreprise argentine Bioceres et le semencier français Florimond Desprez.

Grand exportateur de blé, l’Argentine avait autorisé la culture de cet OGM dès 2020. Mais pas sa mise en vente. Buenos Aires attendait que de grands pays importateurs en autorisent la commercialisation avant de donner le feu vert aux producteurs argentins, de peur de voir des marchés se fermer. Chose faite depuis que le Brésil a autorisé le blé HB4 dans les aliments en novembre 2021.

« Cette réglementation entraîne un risque commercial énorme »

Mais la partie n’est pas jouée. Comme le rapporte l’association spécialisée InfOGM, l’Argentine exporte près de la moitié de sa production de blé, mais seuls quatre pays ont pour le moment autorisé l’importation de farine de blé HB4 : Brésil, Colombie, Australie et Nouvelle-Zélande, sachant que les deux derniers ne consomment pas de blé argentin. La crainte que cet OGM ferme des marchés d’exportations aux céréaliers argentins — notamment à cause des risques de contamination avec les stocks non-OGM — reste forte. « Cette réglementation entraîne un risque commercial énorme puisque tous les pays qui achètent chez nous n’acceptent pas le HB4 », a ainsi déclaré dans un tweet l’organisation des exportateurs de céréales d’Argentine, le lendemain de l’autorisation.

Le blé OGM rencontre une forte opposition dans le monde, plus importante que celle à l’encontre d’autres cultures génétiquement modifiées comme le maïs et le soja, déjà largement commercialisées. Cette distinction de traitement s’explique par le fait que le maïs et le soja servent avant tout à l’alimentation animale, tandis que le blé est majoritairement destiné à la consommation humaine.

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D’ailleurs un autre blé OGM, le MON71800, tolérant au glyphosate et développé par Monsanto, est suspendu depuis plus de quinze ans à une autorisation qui n’est jamais venue. Autorisé à la consommation depuis 2004 dans quatre pays (Australie, Colombie, Nouvelle-Zélande et États-Unis), ce premier blé transgénique n’a jamais reçu d’autorisation de mise en culture, rappelle InfOGM.

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Auteur: Reporterre