L’art de noyer le poisson : nous répondons au lobby des banques françaises

Les banques françaises font-elles vraiment du climat leur priorité ?

Selon la Fédération bancaire française (FBF), les banques françaises ont fait de la lutte contre le changement climatique une priorité, et accompagnent la transition vers des modèles économiques moins carbonés en réduisant leurs financements aux énergies les plus polluantes et en finançant massivement les énergies renouvelables.

Pour les Amis de la Terre France et Reclaim Finance, en rejoignant l’Alliance Net-Zero Banking Alliance, les banques françaises indiquent effectivement vouloir faire de la lutte climatique une de leurs priorités. Elles se sont engagées à se conformer aux objectifs fixés par l’ONU via la Race To Zero 1 : limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, et diviser par deux les émissions de gaz à effet d’ici 2030. Y arriver implique de prendre des mesures fortes pour réduire la production d’énergies fossiles. Le Production Gap report calcule que pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, il faut réduire la production de charbon, pétrole et gaz de respectivement 11 %, 4 % et 3 % par an entre aujourd’hui et 2030 2.

Le rapport international Banking On Climate Chaos 3 démontre qu’en dépit de leurs nouveaux engagements Net Zéro, aucune des grandes banques françaises ont engagé une transformation de leurs activités dans les énergies fossiles afin de satisfaire à ces deux impératifs. Le profil de financements des banques n’évolue malheureusement pas à l’image de ce que leur communication tente de faire croire. Leurs financements aux énergies fossiles n’ont pas connu la baisse prétendue par la FBF et se chiffrent au total à plus de 350 milliards de dollars entre 2016 et 2021, soit depuis l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat. En 2021, les flux financiers des banques françaises restent même légèrement supérieurs aux volumes constatés en 2016.

Par ailleurs, si les banques sont très vocales sur leur soutiens croissants aux énergies renouvelables, cela ne permet pas d’effacer ni même d’“équilibrer” l’ardoise de leurs soutiens aux énergies fossiles. Car développer les énergies fossiles n’impacte en rien les conséquences climatiques à long terme du développement continue des projets d’énergies fossiles. Les énergies fossiles ouvrent de nouveaux marchés responsables aux banques, mais ne sont pas en soi une solution si elles ne sont pas accompagnées de la fin de l’expansion et la baisse rapide de la production des énergies fossiles. Les banques mettent ainsi en valeur…

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Auteur: Lorette Philippot