L'art dissous dans le numérique

Fabrizio Verrecchia, « Toujours Elle », 2017.

Cours universitaires sur Zoom, visio-conférences de travail, rendez-vous bancaires ou administratifs en vidéo et autres « apéros virtuels » entre amis : confinements et couvre-feu ont fait, depuis près d’un an, boire à chacun le calice de la vie numérique jusqu’à la lie. On a travaillé, échangé, enseigné, festoyé, débattu et probablement dragué par écrans interposés comme jamais. Avec l’explosion des profits d’Amazon et du nombre d’abonnés de Netflix, ainsi que la très forte croissance des ventes de jeux vidéos… on voit que ni les arts ni le divertissement n’ont été épargnés : comme le titrait La Croix le 14 juin 2020, le numérique est bien « le grand gagnant du confinement ».

Lire aussi Evelyne Pieiller, « Éloge de la perturbation », « Artistes, domestiqués ou révoltés ? », Manière de voir n˚148, août – septembre 2016.

Si, pour les séries, films et jeux vidéos, la claustration imposée n’a fait qu’amplifier un état de fait, celle-ci a en revanche touché tout autrement le monde de l’art contemporain. Il est vrai que les œuvres d’arts plastiques ont vocation à « s’éprouver » en « présentiel », pour employer un mot dont la banalisation depuis un an manifeste la normalisation de l’expérience « virtuelle » de médiation par les écrans.

De confinement en reconfinement, puis couvre-feu, les galeries, musées, salons et foires ont tous été soumis à des fermetures, annulations, reports ou autres contraintes de jauge… De sorte que, privé de public et de clients, le monde de l’art s’est massivement rabattu vers une activité en ligne, à renfort de « posts » sur les réseaux dits « sociaux » et autres expositions… « en ligne ». De la prestigieuse foire Art Basel — qui devait fêter ses cinquante ans à Bâle et dans ses déclinaisons de Miami et Hong-Kong — à la London Art Week, en passant par Fine Arts Paris ou les galeries prospectives, 2020 a vu exploser les « visites virtuelles ». Et si, derrière l’apparent bouleversement, le confinement n’avait été qu’un kaïros, un moment opportun pour approfondir la pénétration des technologies numériques dans le champ de l’art, comme il l’a été dans tous les champs de la vie ?

Médiations technologiques

Lire aussi Cédric Biagini &

Guillaume Carnino, « Le livre dans le tourbillon numérique », Le Monde diplomatique, septembre 2009.

La dynamique, il est…

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Auteur: Mikaël Faujour