L'Art pleure ! Pinault empoche !

Le noir et le blanc sont à la couleur ce que la tomate est au légume, voilà ce que m’évoque l’exposition Au-delà de la couleur de la collection Pinault, visible au Couvent des Jacobins de Rennes jusqu’au 29 août. Me voilà après cette visite plus docte en histoire de l’Art et surtout en jardinage ! En effet, dès le début de cette tremblante exhibition (non ce n’est pas de l’anglais, mais bien un mot choisi), on nous confie que les recherches d’Isaac Newton ont démontré que ni le noir ni le blanc ne sont des couleurs. Me voilà déconfite, on me l’avait caché, heureusement que ce secret est inscrit dans le petit livret de l’exposition afin que personne, jamais plus, ne l’oublie. Mais, en quoi ceci me donne-t-il une compréhension plus vaste de l’Art ? Sincèrement, je l’ignore et je dois même reconnaître que ce genre d’affirmation aurait plutôt tendance à m’énerver, mise en parallèle avec des œuvres dites artistiques.

Mais, avant de donner libre cours à ma colère, reprenons depuis le début. La première pièce qui nous accueille est un vautour haut perché, qui selon la description murale, nous donne la bienvenue au couvent, au même titre que l’auraient fait feux les Jacobins, précédents habitants de ces lieux, qui doivent tout autant se retourner dans leur tombe de la comparaison que de l’état dit restauré de leur couvent (nous y reviendrons…).

Ce commentaire mural me semble à moi, humble mortelle, un rien tiré par les cheveux, d’autant plus que ce fameux vautour que les autres visiteurs bombardent de photos, me rappelle plus un film de Walt Disney, présageant déjà du niveau « ras-les-pâquerettes » du reste de la collection. (On le savait déjà, mais mon côté obsessionnel aime la redite…) Et pour la petite histoire intellectuelle, car les visiteurs sont des intellectuels de haut vol, on nous précise que les Jacobins étaient des Dominicains, ordre ayant aussi bien donné naissance au grand artiste italien Fra Angelico qu’à la Sainte Inquisition, représentée – toujours selon les commentaires muraux – dans le film Le nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud qui – sauf ignorance de notre part – fait plutôt place à l’ordre des Franciscains. Mais, après tout, Franciscains – Dominicains, même combat ! Nul besoin de connaître l’histoire du christianisme pour comprendre quelque chose à l’Histoire de l’Art… un beau résumé en trois lignes donc, d’une histoire un rien plus complexe, qui nous permet un parallèle plus récent entre…

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Auteur: lundimatin