L'article du British Medical Journal qui a mis en évidence la politisation du "Fact checking" — Matt TAIBBI

Les « Fact Checkers » (« vérificateurs de faits ») qui ont signalé pour Facebook l’article de Paul Thacker dans le British Medical Journal sur un sous-traitant de Pfizer ont admis qu’ils surveillaient la narration et non les faits.

En février 2010, le New York Times a publié en première page un article intitulé « La recherche lie le médicament contre le diabète aux problèmes cardiaques ». L’introduction de l’article était le suivant :

Des centaines de personnes prenant de l’Avandia, un médicament controversé contre le diabète, souffrent inutilement de crises cardiaques et d’insuffisance cardiaque chaque mois, selon des rapports gouvernementaux confidentiels qui recommandent le retrait du médicament du marché.

L’article du Times cite un rapport interne de la FDA [agence de contrôle et de régulation aux US] qui indique que le médicament contre le diabète Avandia de GlaxoSmithKline, également connu sous le nom de Rosiglitazone, a été « lié » à 304 décès en 2009, ajoutant la conclusion des deux médecins qui ont rédigé le rapport : « La rosiglitazone devrait être retirée du marché ». L’article a été publié avant une étude de la commission des finances du Sénat qui a produit une série de documents internes accablants, dont un dans lequel un responsable de la sécurité de la FDA s’inquiétait du fait qu’Avandia présentait des risques cardiovasculaires si graves que « la sécurité de l’étude elle-même ne peut être assurée et n’est pas acceptable ».

L’un des enquêteurs en chef de cette étude était Paul Thacker, à l’époque assistant du républicain de l’Iowa Chuck Grassley. La collecte de documents sur plusieurs années, comme le rapport sur l’Avandia, était la spécialité de Thacker. Je l’ai rencontré pour la première fois à cette époque parce que sa commission traitait fréquemment des questions de crise financière que je couvrais. Thacker, qui a ensuite contribué à un certain nombre de revues commerciales et universitaires, a été formé dans la tradition des rapports de commission bipartites qui s’appuient largement sur des documents et des témoignages enregistrés, c’est-à-dire les éléments indiscutables sur lesquels les deux parties peuvent s’appuyer.

Thacker a un style direct et un humour noir, et parler avec lui peut donner l’impression d’être perdu dans un sketch de Bill Hicks, mais ses informations sont bonnes. Pendant ses années au Sénat, son travail consistait à publier des informations préjudiciables sur les entreprises les plus…

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Auteur: Matt TAIBBI Le grand soir