Assassiné le 17 mars en Corse, Pierre Alessandri était connu pour son engagement syndical contre la spéculation, les fraudes et les pratiques mafieuses dans le monde agricole. Retour sur le combat de ce syndicaliste.
Article initialement publié sur Basta! et écrit par Sophie Chapelle
Deux balles mortelles dans le dos et pas de revendication. Pierre Alessandri, 55 ans, a été assassiné le 17 mars, au crépuscule, alors qu’il travaillait sur sa ferme, au lieu-dit U Mandriolu en Corse-du-Sud. Ses obsèques ont eu lieu ce samedi 22 mars. Installé à Sarrola-Carcopino dans la région d’Ajaccio depuis 1993 où il avait repris l’exploitation familiale, Pierre Alessandri était un producteur d’huiles essentielles, passionné par la culture des agrumes. « Son verger témoignait de son attachement profond à la terre et à la transmission d’un savoir-faire ancestral » écrit André Torre, président du centre Inrae de Corse.
Son engagement ne s’arrêtait pas à ses propres terres. Secrétaire général de la Via Campagnola, syndicat agricole membre de la Confédération paysanne, Pierre Alessandri a consacré plus de trente ans à la défense du foncier agricole et de l’agriculture paysanne en Corse. « Il a été moteur de nombreux projets collectifs comme des magasins de producteurs », témoigne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. « Il a participé à la formation de générations de militants et de militantes sur les dossiers agricoles. »
Pierre Alessandri était aussi « un militant engagé et offensif, nationaliste de gauche, sympathisant du mouvement Core in Fronte, qui dénonçait avec force les dérives de l’agriculture insulaire », rappelle la journaliste Hélène Constanty sur Mediapart.
Siégeant durant de nombreuses années en Safer – instance collective où se décide l’attribution du foncier –, Pierre Alessandri n’a jamais cessé de dénoncer…
Auteur: La rédaction