L’atelier Missor dans le moule du combat civilisationnel

« À nos chers Américains: nous sommes la dernière fonderie en France et nous avons un message pour vous. Gardez la statue de la Liberté ; elle vous revient de droit. Mais soyez prêts pour une nouvelle : plus grande, faite de titane pour durer des millions d’années. » Magie de l’algorithme, ce tweet de l’atelier Missor, aimé par 72 000 personnes et assorti d’une illustration générée par IA, a fini par atterrir sous les yeux d’Elon Musk. Quelques heures plus tard, il a commenté la publication postée le 18 mars : « Looks cool » [« ça a l’air cool », N.D.L.R.].

Fondé en 2021 à Nice par Missagh Movahhed Ghaleh Nouri, alias « Missor », et une dizaine de ses amis, l’atelier documente sur YouTube son apprentissage de la sculpture et de la fonderie. Ouvertement amateurs, les membres se donnent pour mission de reprendre le « rêve de civilisation » attribué à Napoléon en érigeant des statues monumentales. L’uniforme est de mise : chemise, bretelles et béret sont portés par ces apprentis sculpteurs. Créer des statues, donc, mais pas de n’importe qui. Dans leur panthéon on trouve Napoléon, bien sûr, mais aussi Marc Aurèle, Nietzsche, Dostoïevski… Et une seule femme : Jeanne d’Arc.

Cette dernière est justement au cœur d’une polémique qui a donné une visibilité toute nouvelle à l’atelier Missor. Le 2 octobre 2023, la mairie de Nice, via sa régie Nice Parcs d’Azur, lui a commandé une monumentale statue équestre en bronze ornée de feuilles d’or. Mesurant 4,50 mètres de haut, elle représente cette figure historique tenant une épée, pommeau retourné, évoquant plus une croix qu’une arme.

« C’est tellement grossier  »

Elle est inaugurée sur son socle le 19 décembre 2024 en grande pompe par le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), qui se félicite : « Elle restera dans les mémoires et dans les livres…

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Auteur: Zoé Neboit