Ne croyez pas que l’homme grandit. Non : il naît soudainement — un mot, en un instant, pénètre son cœur d’une pulsation nouvelle. Il suffit d’une scène pour le faire tomber du plafond de l’enfance à la dureté de la route.
Ghassan Kanafani, écrivain et résistant
Combien de générations nous faudra-il pour qu’on commence à les voir autrement que comme l’ennemi de toujours, depuis que leur maudit projet sioniste s’est mis en place, avant même l’édification de leur État colonial, à les voir autrement que comme l’ennemi plus haïssable et haineux que jamais ? Combien de générations avant qu’ils n’arrivent enfin à voir ce qui se passe véritablement chaque jour, chaque nuit, chaque instant, de l’autre côté de leur miroir et de leurs fables, à nous voir, nous, qui et quoi que nous soyons, dans tous nos foutus paradoxes ? Combien d’entre nous encore, combien de foyers anéantis ? Combien de villes, de villages effacés, éradiqués ou remplacés ? Combien d’oliviers arrachés ? As-tu remarqué le mépris qu’ils ont pour cet arbre sacré, dont l’origine remonte à la nuit des temps, bien avant ces foutus monothéismes ? Des méditerranéens, ces gens ?! Combien de générations leur faudra-t-il avant de saisir qu’il ne suffit pas de l’occuper pour être de cette terre ? Combien de générations pour qu’ils saisissent que Nakba veut dire catastrophe, désastre, en arabe, soit Shoah en hébreu. Oui, aussi tragique et pathétique que cela ! Combien de générations pour qu’ils saisissent le pourquoi et la nature même de notre résistance ? Même Vladimir Jabotinsky, ce foutu sioniste quasiment d’extrême-droite, dont le père de Netanyahu était le secrétaire particulier, en était conscient… voyez s’il existe un seul cas de colonisation réalisée avec le consentement de la population autochtone. Il n’existe pas de tel précédent. Tu m’avais un jour lu cette phrase extraite de son livre, Le mur de fer, écrit en Russe, en 1923. Combien de…
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Auteur: dev