Laurent Wauquiez « dézingue » les zones protégées d'Auvergne-Rhône-Alpes

Lyon, correspondance

Avis d’extinction pour les zones Natura 2000 en Auvergne-Rhône-Alpes. Laurent Wauquiez, le président de la Région, a décidé de couper le robinet des subventions européennes dédiées à cet outil qui préserve depuis trente ans les territoires dotés d’une flore et d’une faune jugées « exceptionnelles ». Depuis la loi 3DS (« différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification ») du 21 février, la compétence de la transition écologique a été transférée de l’État aux collectivités territoriales. Il est aujourd’hui du devoir des Régions de remplir les demandes de fonds européens agricoles pour le développement rural (Feader). En France, Auvergne-Rhône-Alpes est la seule qui a choisi de ne pas flécher les crédits de cette enveloppe à Natura 2000. Sans cette subvention, 266 sites naturels auralpins sont menacés. Sur le terrain, 100 à 200 temps pleins de chargés de mission, les 938 450 hectares sur lesquels ils veillent et les 2 000 espèces protégées qui y sont abritées sont concernées.

Sur le site de Revermont et des gorges de l’Ain, les pelouses sèches à orchidées abritent des trésors de flore et d’insectes. Ses cavernes sont primordiales à la conservation des espèces de chauves-souris européennes. « Notre technicien est chargé de l’animation du comité de pilotage. Ça implique de travailler avec les agriculteurs et les naturalistes et de réaliser les études d’impact, détaille Benjamin Raquin, président du site et maire de la commune de Grand-Corent (Ain). Ces animations comptent pour 80 % du budget, et le solde permet de faire intervenir des prestations : animation grand public, comptage de chauve-souris, sensibilisation… »

Autant qu’un espace préservé, Natura 2000 est un outil de concertation local. Ces animateurs y tissent les liens entre agriculteurs, élus, associations et naturalistes. Objectif : préserver les territoires tout en y maintenant une activité raisonnée de tous ces usagers. « Ça nous a permis de construire des parcs de pastoralisme qui prennent en compte le passage de randonneurs, prend en exemple Benjamin Raquin. Les naturalistes font un travail d’analyse et de cartographie des habitats en discernant les zones sous-pâturées ou sur-pâturées. Les agriculteurs peuvent alors organiser leur parc pour que les bovins l’exploitent au mieux. » Directeur du conservatoire d’espace naturel d’Auvergne, Pierre Mossant abonde : « Nous sommes régulièrement en contact avec les élus des…

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Auteur: Moran Kerinec Reporterre