L'avenir du CDG Express, le « train des riches », entre les mains de la justice

Le « train des riches », navette à deux milliards d’euros pour touristes aisés et voyageurs d’affaire, va-t-il être expédié sur une voie de garage ? Jeudi 11 mars 2021, l’avenir du Charles-de-Gaulle (CDG) Express sera au cœur des débats à la cour administrative d’appel de Paris. Si les magistrats confirment la décision du tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui avait annulé l’autorisation environnementale du chantier, cette liaison de trente-deux kilomètres ne verra pas le jour de sitôt. Reporterre revient sur les dernières péripéties autour de ce projet, censé relier l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris.

Dans une décision rendue le 9 novembre 2020, le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a annulé partiellement l’arrêté préfectoral l’autorisant à déroger au Code de l’environnement. Cet arrêté avait été signé le 11 février 2019 par les préfets de Paris, Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et Val-d’Oise. Un coup dur pour ce projet, qui doit permettre de relier en vingt minutes la gare de l’Est au Terminal 2 de l’aéroport de Roissy, sans s’arrêter dans les villes qu’il traverse, moyennant un billet à 24 euros.

Le projet ne relève pas de l’« intérêt public majeur »

Cette autorisation dérogatoire permettait aux gestionnaires d’infrastructure du CDG Express — détenu à parts égales par Groupe ADP (Aéroport de Paris), SNCF Réseau et la Caisse de dépôts — de mener des travaux dans des zones où se trouvent des espèces protégées. Parmi elles, des oiseaux, des grenouilles et le lézard des murailles, qui loge dans le ballast, le lit de pierres sur lequel sont posées les voies de chemin de fer.

Malgré les menaces qu’elle fait peser sur ces espèces, cette dérogation était justifiée, selon le gouvernement, par « l’intérêt public majeur » du projet. En effet, dans les textes de loi français, il est interdit de porter atteinte aux espèces protégées sauf si le projet répond « à une raison impérative d’intérêt public majeur », s’il « n’existe pas d’autre solution satisfaisante », et si cette dérogation ne nuit pas à la sauvegarde des espèces.

Contrairement au gouvernement, le tribunal administratif a jugé que le projet n’était pas « une infrastructure indispensable » et ne correspondait pas « à des raisons impératives d’intérêt public majeur ». D’une part, le CDG Express devait faciliter les déplacements en vue des Jeux olympiques de Paris 2024, mais il ne sera…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre