L'aventure de Gianluca Grimalda, ce chercheur viré pour avoir refusé de prendre l'avion

Entre deux maux, il a choisi le moindre : perdre son job plutôt que de monter dans un avion. Chercheur en psychologie sociale, Gianluca Grimalda, 52 ans, a été licencié par l’Institut pour l’économie mondiale (IfW) de Kiel, en Allemagne, après avoir refusé de rentrer par les airs à son laboratoire en raison du coût écologique de ce mode de transport. En mission durant sept mois sur l’île Bougainville, dans l’archipel des Salomons au large de l’Australie, il a accompli un périple de soixante-douze jours pour rentrer chez lui. Parti mi-octobre 2023, il a parcouru 28 000 kilomètres en cheminant en bateau, en bus, en camion et en voiture. Une décision qui a un goût d’évidence : le chercheur est membre depuis deux ans des Scientifiques en rébellion, un collectif qui lutte contre la crise climatique et l’effondrement de la biodiversité. À ce titre, il a participé à des actions de désobéissance civile, comme lorsqu’il a collé sa main sur le sol du musée Volkswagen en Allemagne, ou bloqué un aéroport privé en Italie.

Wolfgang Cramer, chercheur CNRS à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) et soutien de Grimalda, parle de lui comme d’une « source d’inspiration » : « Il a poussé à l’extrême la nécessité de réduire l’empreinte carbone importante du monde de la recherche ». Quelques mois après que son action a été largement médiatisée, nous avons voulu retracer son aventure.

« Pop ! » : sa silhouette gracile surgit de l’autre côté de notre écran. Nous avions initialement prévu d’aller le voir en train à Passau, une petite ville d’Allemagne au confluent du Danube, de l’Inn et de l’Ilz, qui lui vaut le surnom de « ville aux trois rivières ». C’est là qu’il a déménagé après avoir accepté une bourse de six mois à l’université, jusqu’à l’été. « Je serais ravi de vous rencontrer, même si je suis un…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi