L'axe du bien

Alors que les chaînes d’infos diffusent en continue les images terribles du tremblement de terre, à ce jour aucun vol n’est autorisé à se poser en Syrie. Laisser passer soignant.e.s et aide humanitaire, suspendre le blocus de ce pays pour quelques mois, sauverait pourtant des milliers de vie dans le nord du pays (Alep, Lattaquié, Jableh). Sachant que la Turquie n’achemine pas d’aide par le nord, reste la route du sud : passer par le Liban. À l’interminable guerre civile s’ajoute ce crime occidental et les tentatives désespérées des syriens de France pour tenter de sauver les leurs. Récit.

Une amie Syrienne, en lien avec une association de syriens en France, m’a demandé mercredi soir si je pouvais lui amener quelques vêtements chauds, des couvertures et des médicaments pour les envoyer dans son pays.

 

Je lui ai proposé de faire des affiches, qu’on a placardées dans la cage d’escalier. Le marchand de légumes au pied de l’immeuble a immédiatement pris deux affiches qu’il a mis sur sa vitrine. On m’a dit : « Les gens ne donneront rien, c’est la crise ». La première nuit je me suis réveillé toutes les heures pour savoir si c’était vrai. Le grand carton sur le palier était effectivement vide.

 

Mais le lendemain, des dizaines de petites mains magiques et mystérieuses ont travaillé nuit et jour pour déposer devant notre logis une centaine de kilos de vêtements. Il y avait aussi trois énormes sacs poubelle de cent litres remplis à ras bord. Petit à petit, nous nous sommes mis à vivre dans un appartement qui sentait l’odeur si particulière des boutiques de vêtements vintage. Les génies de la nuit avaient déposé des manteaux de fourrure, des habits pour bébés, des chaussures de luxe quasi-neuves, des après-skis qui n’avaient jamais connu les vacances aux sports d’hiver. (Les habitants de l’immeuble viennent de pays d’Afrique où l’on ne part pas souvent aux sports d’hiver).

 

Au début j’ai pensé que tout allait partir en Transall par l’aéroport militaire de Villacoublay (là où est garé l’avion présidentiel) comme dans les films. Mais il est impossible de survoler le sol syrien à cause de l’embargo. Reste une solution, passer par Beyrouth et remonter vers les zones sinistrées en camions par des routes interminables. Les compagnies aériennes qui desservent Beyrouth ont précisé aux associations qu’elle prendraient médicaments et vêtements s’il leur restait de la place en soute.

 

Mon amie est allée voir les associations syriennes de France…

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Auteur: dev