L'axe Kremlin-Paris : comment l'extrême droite française s'enthousiasme pour Poutine et son régime

« SOS Russie, la démocratie française est en danger. » Dans le très huppé 16e arrondissement de Paris un petit groupe de personnes accroche une banderole sur les grilles de l’ambassade de Russie en France, pour que Moscou leur vienne en aide. Nous sommes le 26 mai 2013, en marge d’un cortège de la Manif pour tous, qui s’oppose à l’ouverture du mariage civil à tous les couples. Selon les manifestants, la France n’est plus une démocratie, en raison des arrestations de membres de la Manif pour tous suite à des violences. Pour eux, la Russie est un pays qui défend encore la famille, le mariage et… leur conception bien particulière de la démocratie.

Parmi ce groupe qui en appelle au soutien de Poutine : Anne-Laure Blanc. Elle dirige une association de défense de riverains qui ont menacé avec une arme à feu une manifestation de solidarité envers les exilés à Calais. À ses côtés, Jean-Yves Le Gallou, son époux, figure connue des intellectuels d’extrême droite, ancien élu du FN et désormais soutien d’Éric Zemmour.

Dans la famille Le Pen, on ne tarit pas d’éloges sur Vladimir Poutine

À l’époque de cette action (filmée), Jean-Yves Le Gallou a table ouverte à tous les événements de l’ambassade de Russie. Il est alors proche de Marine Le Pen, qu’il a conseillée l’année précédente avant un débat avec Manuel Valls. Ses liens avec le Kremlin remontent à loin, à l’époque du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE), dont il est membre. Ce cercle intellectuel appartient à la Nouvelle droite, courant de pensée qui s’attache à mener la bataille culturelle pour rendre de nouveau acceptables les thèses d’extrême droite. L’un de ses fondateurs, Alain de Benoist, n’a jamais caché sa proximité avec Alexandre Douguine, idéologue russe du « néo-eurasisme », un « néo-conservatisme » russe.

Lire l’encadré

C’est la raison de cet article : pour justifier son invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine a avancé l’idée d’une « dénazification ». Il accuse le pays, son gouvernement et son président d’être contrôlés par une extrême droite radicalisée. Le comble, alors que le régime de Poutine entretient d’excellentes relations, voire apporte son soutien, à nombre de partis d’extrême droite ou néofascistes en Europe.

L’extrême droite est certes présente en Ukraine – comme en France et quasiment partout en Europe. Durant la Seconde Guerre mondiale, une frange du nationalisme…

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Auteur: Daphné Deschamps