Le bal des balais

« Autrement dit, l’organisation même du travail vole jusqu’à la possibilité d’éprouver la satisfaction d’un travail qui, s’il n’est pas nécessairement épanouissant est tout au moins bien fait. Ce qui est extraordinaire c’est que ce rêve : réaliser des choses irréalisables, constitue ce qui est acheté par l’institution qui délègue cette tâche. »

Tout d’abord, merci à toi, toi et toi de donner à penser et vivre la « lutte » au travers d’une aventure joyeuse. Je suis, entre autres, fonctionnaire de l’éducation nationale -universitaire en fait-, et avec mon côté « poule » j’aime à profiter de l’institution lorsque le monde dort encore, lorsque dans le calme du jour qui tarde à venir, un peu de sérénité précède la tempête de la vie quotidienne. Une réalité inaccessible, illisible quelques heures plus tard quand les rires et les complaintes emplissent et saturent l’espace maintenant silencieux et vivant. Si l’on pourrait croire qu’à six heures du matin l’institution est vide que la vie y est errance, il n’en est rien. Une armée de petites mains, de balais et de produits en tous genre et pas toujours des plus charmants, s’acharnent dans les escaliers, sur les « surfaces », dans les toilettes, traquant la moindre tâche et minouche esseulée. Parce que pour le confort de l’universitaire, de l’ingénieur, du travailleur, une nuée d’hommes et de femmes, avant eux, mettent le monde en ordre de propreté. Ainsi et afin de ne pas trop « nous » déranger, c’est « eux » qui se dérangent entre six et neuf heures avant nos arrivées débonnaires, les yeux encore plein de sommeil. Eh oui, on ne va pas payer du temps d’enseignant-chercheur à vider les poubelles ; déjà qu’on les paye à faire de l’administratif. Alors voilà, entre six et neuf heures c’est le bal des balais.

Dans mon institution, « la dame » qui prend soin de mon bureau n’a pas que le…

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Auteur: dev