Le Bixafen : un fongicide SDHI neurotoxique

Les inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI) forment aujourd’hui la famille de fongicides la plus utilisée en agriculture, particulièrement pour la culture de céréales. Leur action repose sur le blocage de la succinate déshydrogénase (SDH) et donc plus globalement sur le blocage de la respiration cellulaire.

Ces substances sont largement critiquées pour leurs risques présumés sur la santé. D’un côté, un collectif de chercheurs, cancérologues, médecins et toxicologues du CNRS, de l’INSERM et de l’INRAe décrivaient en 2018 la toxicité sur le long terme de ces produits et appelaient à la suspension de l’utilisation des SDHI. [1] En réponse, l’ANSES concluait à une absence d’éléments en faveur d’une alerte sanitaire pour la santé humaine et l’environnement. [2]

Du fait de ce débat, un nombre croissant de recherches sont effectuées sur ce sujet. Une des dernières en date s’intéresse au Bixafen, un SDHI qui compose de nombreuses formulations phytosanitaires depuis 2011. [3] Elle s’inscrit dans le contexte de résultats in vitro récents, qui ont montré que plusieurs SDHI inhibent non seulement l’activité de la SDH des champignons cibles, mais également celle des cellules humaines, ce qui révèle un manque de spécificité et donc un risque possible pour la santé des organismes exposés, parmi lesquelles l’Homme, les abeilles, les vers de terre, etc. Malgré la détection fréquente des SDHI dans l’environnement et sur les produits récoltés et leur utilisation croissante dans l’agriculture moderne, leurs effets toxiques potentiels in vivo, notamment sur le neurodéveloppement, sont encore sous-évalués.

C’est pourquoi, ces nouveaux travaux menés par une chercheuse du CNRS ont évalué la neurotoxicité du Bixafen, un des SDHI de dernière génération les plus répandus. Pour ce faire, les scientifiques ont utilisés le poisson-zèbre (Danio rerio), un modèle de vertébré…

Auteur: nadine
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