Lors des multiples annonces du 5 décembre pour « un choc des savoirs », le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal s’est prononcé pour une réforme profonde du brevet. Plus que de revoir la manière dont se déroule et s’organise cet examen, il s’agirait de toucher à sa nature même, c’est-à-dire de changer ses finalités et son rôle.
Aux évaluations de « compétences » converties en points, le ministre veut substituer un contrôle continu calculé à partir de la moyenne des notes obtenues dans chaque discipline. Il souhaite aussi que les épreuves terminales représentent 60 % de la note finale, au lieu de 50 % actuellement. Surtout, le diplôme du brevet devrait conditionner désormais l’accès direct au lycée. Il a déclaré :
« Les élèves en difficulté et qui n’obtiendront pas leur brevet ne feront pas leur entrée en seconde l’année suivante, mais rejoindront une classe “prépa-lycée” pour consolider leur niveau, rattraper leur retard et être mieux armés pour la suite. »
Cette obligation d’avoir le brevet pour entrer en seconde serait une nouveauté historique totale car elle n’a jamais existé jusqu’alors.
D’un brevet de capacité à un examen de fin de cycle
Le brevet n’a jamais eu la place emblématique du baccalauréat ou du certificat d’études comme le montrent son histoire assez tourmentée et ses appellations et fonctionnements plutôt instables. L’actuel Diplôme national du brevet est le résultat de cette histoire foncièrement compliquée, une histoire qui s’est davantage encore « emballée » ces dernières années au point que l’on a abouti à un montage tout à fait composite où différentes strates se juxtaposent sans véritablement se conjuguer.
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Auteur: Claude Lelièvre, Enseignant-chercheur en histoire de l’éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité