BREVE – Fin mars, le gouvernement canadien a décidé d’ajouter le Parkinson à la liste des maladies professionnelles, reconnaissant ainsi qu’elle peut être causée par des pesticides. A ce titre, les victimes des pesticides atteints de Parkinson pourront désormais être indemnisées si elles ont souffert d’au moins 10 ans d’exposition à ces produits, la même durée reconnue par la France.
La maladie de Parkinson est une maladie neuro-dégénérative caractérisée par la destruction d’une population spécifique de neurones : les neurones à dopamine de la substance noire du cerveau, impliqués dans le contrôle des mouvements.
Si les causes précises de la maladie sont encore à l’étude, il est désormais prouvé que certains facteurs environnementaux et notamment l’exposition importante et prolongée (de plusieurs années) à des produits chimiques que sont les pesticides et certains solvants peuvent déclencher la maladie de Parkinson.
A tel point que depuis 2012, la maladie de Parkinson figure sur le tableau des maladies professionnelles du régime agricole en France. Selon Santé Publique France :
« Environ 1 800 nouveaux cas par an se sont déclarés chez les exploitants agricoles âgés de 55 ans et plus, ce qui correspond à une incidence de 13 % plus élevée que chez les personnes affiliées aux autres régimes d’assurance maladie. L’incidence était un peu plus élevée parmi les personnes résidant dans les cantons les plus agricoles, y compris parmi les personnes qui ne travaillent pas dans l’agriculture, et notamment dans ceux où la proportion de terres agricoles allouées à la viticulture est la plus importante. »
Au Canada, le jardinier municipal Serge Boily a épandu des pesticides dans les espaces verts de la Ville de Québec durant toutes les années 90. A 55 ans, il est aujourd’hui atteint par la maladie de Parkinson : il souffre de pertes de mémoire, de pertes d’équilibre, de difficultés à avaler, à se lever et même parfois à parler.
La reconnaissance de sa maladie comme pathologie professionnelle lui permettra désormais de toucher des indemnisations financières. En France, un tel dispositif a été mis en place depuis 2012 mais les agriculteurs peinent à faire reconnaître leurs droits : entre 2012 et 2017, la MSA n’a indemnisé que 196 agriculteurs frappés par la maladie de Parkinson.
En 2020, l’association française Phyto-Victimes a réussi à faire en sorte que le délai de prise en charge (c. à d. le délai entre la fin de…
La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: La Relève et La Peste