Le capital : une brève mise à jour

Si tout le monde s’entend sur le fait que nous vivons dans des « sociétés capitalistes », la structuration matérielle de cette puissance qu’est le capital ne cesse d’évoluer, de muter, d’hybrider. Il y eut un temps où des débats infinis avaient lieu pour parvenir à la compréhension la plus fine des mécanismes, logiques et forces en jeux. L’échec politique d’un certain marxisme s’est accompagné d’une relative disparation de ces discussions mais certains irréductibles comme le collectif Temps Critiques s’échinent à chercher dans l’analyse des processus de production de richesse, les clefs de leur démantèlement. Voici donc une tentative de « mise à jour » de ce qu’est le capital ; certains regretterons trop d’ésotérisme, d’autres y scruterons de nouvelles pistes pour comprendre l’ordre sous lequel nous vivons.

État et capital : situation actuelle

Dans les idées et articles (rares) qui circulent aujourd’hui sur le capital ou le capitalisme, il est à remarquer qu’il est peu question de l’État et, comme incidente, peu question non plus de la puissance en général et du pouvoir particulier qu’elle confère. L’accent est le plus souvent mis sur le profit, notion passe-partout et sans vertu explicative au niveau microéconomique (pourquoi Elon Musk ou Jeff Bezos voudraient-ils faire encore plus de profit ?) et sans vérification probante au niveau macroéconomique du calcul d’un taux général et de ses variations (cf. l’improbable tendance à la baisse du taux de profit promise par Marx il y a bientôt deux siècles). Ce que beaucoup appellent le néolibéralisme impliquerait cette quasi-disparition actuelle d’un État qui ne conserverait que ses fonctions régaliennes. Ce qu’il faut bien appeler une « vision » plus qu’une perception est mise en avant jusqu’à la caricature, afin de mieux l’opposer à un État d’avant et, in fine, à un capitalisme d’avant, tout aussi…

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Auteur: dev