Le carbone, nouvel eldorado du capitalisme

L’adoption du Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF), dit « taxe carbone aux frontière », a été présentée par ses promoteurs comme un « accord historique », qui « assoira encore davantage la réputation de l’UE en tant que chef de file mondial en matière de climat » (communiqué officiel). Durant des mois, Pascal Canfin (Renew Europe, dont fait partie Renaissance) a multiplié les tweets et les déclarations, présentant les négociations comme la « grande bataille » qui permettra de sauver le climat.

En France, la presse s’est peu emparée du sujet. L’actualité la portait évidemment à traiter d’autres thématiques. Mais une des causes de cette occultation tient peut-être aussi à un certain bon sens : on nous a tant de fois fait de belles promesses jamais tenues, lors de ces grandes négociations internationales…

Pourtant, la réalité est encore bien plus inquiétante. Ce n’est pas tant que des promesses risquent de ne pas être tenues. C’est que le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) s’inscrit dans une dangereuse fuite en avant, celle de la marchandisation et de la prédation de l’environnement.

Les quatre points cardinaux des politiques environnementales

Pour comprendre dans quel cadre le MACF est adopté, il convient de revenir aux fondements théoriques sur lesquels il est assis.

La gestion des ressources environnementales par les États et les institutions internationales a donné lieu à quatre approches principales, depuis le début des années 1990 :

1. la réglementation (ex. : interdire d’émettre plus de x tonnes de carbone) : elle a plutôt la faveur de la gauche étatiste,

2. la gestion de type « bien commun », qui, après avoir été critiquée par les tenants du marché (Harding), a été revalorisée, notamment par Elinor Ostrom,

3. la taxation : une solution pigouvienne, dont les conditions d’application sont rarement réunies et dont les…

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Auteur: dev