Le casse-tête du recyclage des bateaux abandonnés

Île aux Moines (Morbihan), reportage

Dans le port du Gored, sur l’île aux Moines, l’anse aux eaux transparentes a retrouvé ses allures de carte postale. L’an passé, la petite plage de l’ouest de l’île était encore encombrée d’une dizaine d’embarcations, de planches, dériveurs, catamarans abandonnés par des particuliers. Une pollution visuelle, mais pas seulement, puisqu’en se désagrégeant sur la côte, le plastique et la fibre de verre finissent généralement à la mer.

« La Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) nous a demandé de nettoyer cet endroit afin de renouveler nos places de mouillage. Nous savions qu’il y avait beaucoup de bateaux délaissés sur l’île. Nous en avons profité pour généraliser l’opération », raconte l’élu municipal chargé de la mer, Jacques Bathiat.

Sur le port du Gored, où l’anse a été nettoyée, quelques bateaux ont été déposés par des propriétaires. © Théophile Trossat/Reporterre

Depuis l’an passé, l’île aux Moines organise en effet une grande action de nettoyage, une première pour le caillou aux 330 habitants, qui en accueille jusqu’à 5 000 en été. En ce début mai, tous les bateaux abandonnés ou hors d’usage sont en train d’être réunis. Sur l’ancien site de la station d’épuration, transformé en cimetière improvisé, une cinquantaine attendent leur heure, de la simple planche jusqu’au voilier de plusieurs mètres. À l’automne, ils seront environ 150 à quitter l’île sur un vraquier, après la saison touristique. Destination : le continent et un chantier de déconstruction agréé. « Restera ensuite à être vigilant sur les embarcations qui s’installent sur la grève hors saison. Nous les ferons enlever systématiquement », avertit l’élu.

Jacques Bathiat, élu à la mer, sur l’ancien site de la station d’épuration où sont stockées les épaves en attendant leur évacuation de l’île. © Théophile Trossat/Reporterre

Des milliers d’épaves sur nos côtes

Combien de bateaux croulent dans une vasière ou végètent au fond d’un jardin ? Le nombre exact est difficile à obtenir, car personne ne les recense vraiment. D’après la base de données mise à disposition par le Service hydrographique et océanographique de la Marine (Shom), environ 4 700 épaves dorment sur les fonds marins au large des côtes françaises, dont une bonne partie près du littoral. Alors que la plaisance s’est démocratisée dans les années 1960-1970, le polyester a fait son apparition et…

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Auteur: Reporterre