Le « Charles de Gaulle » près de côtes des Émirats arabes unis le 29 décembre 2010
La marine nationale française ne souhaite pas donner de dates précises, pour cette mission de plusieurs mois baptisée « Clémenceau 25 », pas plus que l’identité des navires accompagnateurs, qu’ils soient français ou étrangers : un souci de protection des bâtiments et équipages, qui vont traverser des zones sensibles — la Méditerranée orientale, le canal de Suez, la mer Rouge, avant d’aborder les étendues de l’océan Indien et du Pacifique.
Pourtant, ce déplacement n’a pas été dicté par l’actualité la plus chaude. Le porte-avions (PA) n’a joué aucun rôle particulier autour du conflit en Ukraine et en mer Noire : il avait été en arrêt technique pendant huit mois en 2023, et n’a repris la mer depuis le début de cette année que pour les essais de ses nouveaux équipements, et la requalification de l’équipage ainsi que des pilotes.
Il n’a pas été mis en ligne non plus à la suite des massacres du 7 octobre 2023 en Israël, puis de la guerre à Gaza, et ensuite au Liban. Paris s’est contenté d’envoyer assez tardivement un porte-hélicoptère (PHA) dans les parages de Chypre, pour une éventuelle évacuation de ressortissants, alors que la marine américaine assurait la dissuasion sur place dès le début du conflit, avec notamment deux porte-avions.
Logique de convoi
La traversée de la mer Rouge sera d’ailleurs un simple transit, « dans une logique de convoi » et « sans s’attarder forcément », explique-t-on à l’état-major, où on rappelle que ce terrain maritime est cependant bien connu de la marine française, qu’elle y est intervenue spécialement ces deux dernières années pour répondre à des attaques des Houthistes du Yémen et escorter des convois de navires de commerce, et que Paris maintient depuis plusieurs décennies des unités navales en permanence dans…
Auteur: Philippe Leymarie