Le chèque alimentaire ne permettra pas de mieux manger

Cent euros par foyer. Cinquante euros par enfant à charge. Voici le montant du chèque alimentaire que le gouvernement prévoit de verser sur le compte bancaire des 9 millions de foyers les plus précaires en septembre prochain. Le but : aider les familles en difficulté à mieux se nourrir face à une inflation galopante : +5,8 % en juin 2022, selon l’Insee.

Ce chèque alimentaire, présenté comme un cadeau aux plus pauvres, est sur la table depuis des années. Plus précisément, depuis la Convention citoyenne pour le climat. « Vous proposez des chèques alimentaires pour permettre aux plus modestes d’acheter des produits de qualité, de cette agriculture que vous voulez transformer, de cette agroécologie dont vous voulez accélérer la promotion : vous avez raison », avait déclaré Emmanuel Macron face à leurs 150 propositions.

Les aléas du chèque alimentaire

Inscrit dans la loi Climat et Résilience, le dispositif n’avait encore jamais été appliqué. « Pourquoi Bercy bloque ? Parce que le chèque a un coût, tout simplement », avait expliqué Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), lors d’une conférence de presse le 7 juin. Le syndicat agricole majoritaire plaide depuis plusieurs semaines pour un mécanisme plus pérenne permettant d’acheter « n’importe quel produit alimentaire, brut ou transformé, d’origine animale ou végétale. Et d’encourager l’achat de produits locaux ayant des garanties solides sur l’origine ».

Il dénonce également la politique des prix alimentaires tirés vers le bas qui n’ont pas empêché l’explosion de la faim. Selon un rapport de l’Insee publié le 28 juin, entre 2 et 4 millions de personnes font appel aux associations d’aide alimentaire en métropole. Plus de la moitié d’entre eux en bénéficient depuis moins de deux ans. En cause, la crise sanitaire, la baisse des revenus et la hausse des dépenses.

Au Laboratoire écologique zéro déchet de Pantin, après une récup’ de nourriture, les légumes sont triés pour des associations.

Ainsi, un nouveau public s’est tourné vers les distributions de colis. Au nord de Paris, le Laboratoire écologique zéro déchet de Pantin, qui prépare des paniers pour les femmes en situation de grande précarité, a constaté cette évolution. « Des militants me disent qu’ils sont en galère, alors je leur propose de leur faire des paniers de légumes », raconte Amélie, la cofondatrice du lieu.

Parmi eux, Marie, militante qui…

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Auteur: Laury-Anne Cholez Reporterre