La zone critique (ZC) peut être définie comme la couche de notre planète au sein de laquelle la plupart des processus physiques, chimiques, biologiques et géologiques fonctionnent ensemble pour favoriser la vie. L’émergence des sociétés humaines en tant que facteur géologique a modifié ces équilibres subtils, entraînant une perte sans précédent de biodiversité, des perturbations biogéochimiques et des modifications du cycle d’érosion conduisant à des menaces potentielles pour l’avenir de l’humanité.
Au cours des dernières décennies, les flux de sédiments en ZC associés à l’érosion des sols ont fortement augmenté en réponse aux changements de pratiques agricoles comme la déforestation, le surpâturage, le travail du sol et l’utilisation de pesticides pour lutter contre les maladies (fongicides), les dégâts causés par les insectes (insecticides) et la concurrence des adventices (herbicides) dans les terres cultivées.
Les insecticides organochlorés tels que le DDT ou le chlordécone sont classés comme polluants organiques persistants (POP) par la convention de Stockholm mais ont été largement utilisés dans le monde entier. Leur utilisation a été progressivement interdite depuis les années 1970 en raison de leur bioamplification, leur haute toxicité, et leur persistance à long terme dans l’environnement. En France, le chlordécone a été utilisé aux Antilles pour lutter contre le Charançon du bananier pendant deux périodes, à savoir de 1972 à 1978 et de 1982 à 1993 (bien qu’interdit dans le monde dès 1992).
Néanmoins, le chlordécone persiste encore dans la plupart des compartiments de la ZC comme les sols, les cultures, l’eau douce, les écosystèmes côtiers, … Avec un potentiel d’effets toxiques grave pour les populations humaines (cancers de la prostate notamment). Des études suggèrent qu’une quantité importante de chlordécone est transférée vers l’océan, soulevant des questions sur le devenir à long-terme et sur les stratégies de gestion écotoxicologiques.
Les interactions entre les pratiques agricoles telles que l’application de chlordécone, le travail du sol, la couverture végétale, l’irrigation et les conditions pédoclimatiques entraînent une grande variabilité des niveaux de contamination des sols. Il a ainsi été estimé que le chlordécone pouvait rester dans le sol pendant au moins plusieurs décennies voire plusieurs siècles, autant de temps durant lequel l’insecticide peut être libéré progressivement en fonction de…
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Auteur: nadine