« Le choix du chômage » : une histoire de la violence économique en bande dessinée

La lutte contre le chômage semble être devenue depuis quelques décennies
l’obsession de notre classe politique : c’est une promesse répétée à chaque
élection par tous les candidats, la main sur le cœur. Une bande dessinée
très documentée écrite par Benoît Collombat (grand reporter à France Inter)
et mise en images par Damien Cuvillier, démontre au contraire que loin
d’être une fatalité, le chômage est un choix assumé par tous les
gouvernements depuis les années 1970 au nom de la raison économique. 

Selon les statistiques officielles (INSEE), la France compte 2,7 millions de
chômeurs. Première violence rappelée par le journaliste : ce chiffre est
biaisé, car il ne comptabilise que la catégorie A, ceux dont les droits sont
ouverts, qui sont en recherche active et n’exercent aucune activité. Ce sont
en réalité 6 millions de personnes qui sont inscrites à Pôle Emploi, et
au-delà 9 millions de Français qui sont considérés comme précaires. Pour
souligner la violence de ce chiffre, l’album s’ouvre sur une réunion de
crise sous Pompidou en 1973 lorsque que la France s’apprête pour la première
fois à atteindre le seuil de 400 000 chômeurs…

La politique monétaire aux racines du mal

Le chômage pourrait donc être choisi ? Difficile à croire et pourtant… Si
l’hypothèse peut sembler irrationnelle, les explications avancées dans
l’album sont nombreuses et documentées. Au fil d’une grande enquête, les
auteurs amenés à interroger de nombreux économistes tout autour du globe,
poursuivent leur ambition comme ils l’indiquent en ouverture «  de retracer
les moments de bascule historiques, retrouver les pièces à conviction
correspondant aux grands choix économiques, un peu comme dans une enquête
policière ».

La raison principale, la plus souvent évoquée par les auteurs, tient à la
politique monétaire, véritable « racine du mal ». Au début des années 1980
par exemple aux États Unis, Jimmy Carter opte pour une forte hausse des taux
d’intérêt qui provoque (sciemment) une récession et une hausse du chômage
qui touche alors 10% de la population. Si l’objectif officiel est de stopper
l’inflation, l’enjeu réel selon l’économiste James Galbraith est de rétablir
le dollar comme monnaie étalon face à la progression du yen japonais et du
Deutsche Mark allemand. Une politique que l’on peut comparer à un bras de
fer géopolitique entre grandes puissances, dont les enjeux peuvent
aujourd’hui être largement…

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Auteur: Blast info