Il semblerait que les riches aussi aient des problèmes. Qu’il leur arrive d’être mal dans leur peau, que ni le yoga, ni la méditation, ni le développement personnel n’aient raison de leurs angoisses. Il se peut en outre que leur fortune n’ait pas toujours été honnêtement acquise. Autant d’heureuses nouvelles, à l’exception de la dernière, et encore. Autant de nouvelles qui le seraient, heureuses, s’il s’agissait bien de nouvelles et non de vérités dont chacun a conscience, y compris celles et ceux qui n’ont pas la chance – ou la malchance – d’être pétés de thune.
C’est à énoncer ce rappel que se résume le message d’une des séries parmi les plus acclamées du moment, The White Lotus. L’argent ne fait pas le bonheur, les plus blindés aussi ont leur lot de névroses. Sain rappel, mais rappel tout de même. Pourquoi alors ces acclamations ? Question. Et question subsidiaire : que disent-elles, ces acclamations, de l’état du genre sériel ?
The White Lotus a été créé en 2021 par Mike White. En faisant figurer son nom dans le titre, White a affiché la couleur, on peut le dire, et placé la barre assez haut : la modestie ne semble pas l’étouffer. L’homme écrit et réalise la totalité des épisodes. Son « Lotus Blanc » appartient à la catégorie des séries dites anthologiques. Le récit et le casting se modifient à chaque saison mais le principe reste le même : le cadre demeure un des hôtels de grand luxe de la marque « The White Lotus ». Service aux petits oignons, spa, suites royales. Sans oublier quelques touches bienvenues de couleur locale. Hawaï pour la saison 1, la Sicile pour la saison 2, la Thaïlande pour la saison 3 en cours de diffusion sur Max – à l’heure où s’écrit cet article, trois épisodes sur huit restent à venir. Autre principe stable : dès l’entame, le spectateur est averti que les vacances finiront mal. C’est à la mort qu’il reviendra de sonner…
Auteur: Le Média