« Le climat est une victime de la mode » : à Paris, des activistes perturbent le défilé Louis Vuitton

Luttes

Paris, reportage

Ils sont venus perturber la fête. Mardi 5 octobre, à l’occasion de la clôture de la Fashion Week (Semaine de la mode) à Paris, des militants écologistes ont infiltré le défilé de la marque de luxe Louis Vuitton. Trois activistes, appartenant aux mouvements Extinction Rebellion, Les Amis de la Terre et Youth for climate, ont fait irruption sur le podium d’une galerie du Louvre, brandissant des banderoles où l’on pouvait lire « Climate is a fashion victim » (« Le climat est une victime de la mode »), « Fashion change, not climate change » (« Changement de mode, pas de climat »), et « Overconsumption = extinction » (« Surconsommation = extinction »).

Les militants ont marché parmi les mannequins, sous l’œil surpris et confus du public, avant d’être brutalement poussés vers la sortie par des agents de sécurité. Deux autres activistes ont été interpellés avant d’atteindre la scène. Ils ont été libérés le 6 octobre, peu après 10 heures du matin.

Quelques minutes plus tard, sur le parvis du Louvre, un autre groupe d’écologistes s’est formé — à l’écart des dizaines de badauds patientant pour apercevoir la sortie du défilé. Ils ont rapidement déroulé un tapis rouge : en musique et sous les fumées noires des fumigènes, portant un masque à gaz, plusieurs militants ont défilé à leur tour.

Leur but : dénoncer les conséquences climatiques de l’industrie de la mode, qui représenterait jusqu’à 8,5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. « Il faut 10 000 litres d’eau pour produire 1 kilo de coton, ce qui assèche les terres, a rappelé au micro Chalou, porte-parole d’Extinction Rebellion. La mode extrait toujours plus de pétrole pour fabriquer des vêtements en polyester. Elle pollue les cours d’eau et les océans avec des produits chimiques, des pesticides, et des tonnes de microparticules de plastique. »

« Les personnes présentes à la Fashion Week peuvent faire bouger les choses »

Tandis que les forces de l’ordre s’affairaient à tenter de chasser les militants, les prises de parole n’ont pas cessé. « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les marques de luxe jouent un rôle dans la surproduction. Elles sont responsables d’une grande pollution, de maltraitance animale et d’exploitation salariale », a poursuivi Maya, porte-parole de Youth for climate. Et d’ajouter, avant de se faire voler son micro par une policière : « Nous faisons face à la sixième extinction de masse de la…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre