Le combat de chercheurs français pour lutter contre la pollution lumineuse

Le CNRS a récemment proposé une nouvelle pratique pour lutter contre la pollution lumineuse : celui de « réseau écologique sombre ». Issu d’une étude qui synthétise une multitude de recherches autour de l’impact de la lumière artificielle sur les êtres vivants, ce concept fait apparaître les limites de la stratégie politique dominante. S’il y a aujourd’hui un consensus sur le besoin de réduire la pollution lumineuse, les dirigeants politiques ne parviennent toutefois pas à penser le problème autrement qu’en traçant depuis l’espace des « voies d’obscurité » sur le territoire national français, sortes de « trames noires » conçues d’après le modèle des « trames vertes et bleues ». Pour les spécialistes du sujet, cette approche hors-sol présente de fortes insuffisances. D’abord parce qu’elle néglige les besoins spécifiques de chaque collectivité et de chaque espèce animale, mais aussi parce qu’elle trace de grandes directives générales mal adaptées à une échelle locale. Face à ce problème, les chercheurs souhaitent donc diversifier les acteurs consultés pour élaborer ces « trames noires ». Ils proposent d’élargir la prise de décision entre élus, techniciens et experts de la sécurité publique pour qu’elle puisse intégrer l’avis des habitants, des spécialistes de la faune concernée, et des divers autres usagers de la nuit. Et faire ainsi de la pollution lumineuse un sujet de débat public.

Mais pourquoi s’inquiéter de l’excès de lumières artificielles pendant la nuit ? Pourquoi parle-t-on même de « pollution » ou de « nuisance » lumineuse ? Parce que la lumière artificielle provoque des perturbations sur au moins quatre plans : culturel, économique, sanitaire et écologique.

Sur le plan culturel, c’est l’effacement de la voûte céleste qui pose problème. L’étude des chercheurs susmentionnés rapporte ainsi qu’un tiers de la population mondiale ne peut discerner la voie lactée à cause d’un ciel pollué par sa lumière. En Europe, cette situation concerne 60% de la population.

Cette disparition de la voûte céleste participe de l’affaiblissement d’un rapport intime à l’univers, que provoque l’exposition au ciel étoilé, et participe ainsi à faire oublier notre commune condition d’êtres situés quelque part au milieu de son immensité.

Plus pragmatiquement, sur le plan économique, la pollution lumineuse constitue un gâchis énergétique et donc financier, puisqu’elle suppose…

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Auteur: Pierre Boccon-Gibod