Le confinement du dehors II – Hors-de

En juin dernier nous publiions un article intitulé Le confinement du dehors dont voici le second épisode. En analysant la banalisation de l’état d’urgence pandémique et des opérations gouvernementales qui vont avec, il tente de trouver les chemins dérobés pour réinventer un temps et un espace différents de ceux qui règnent, notamment en partant d’un lieu, la Ferblanterie, « un ancien moulin, lieu de vie, d’accueil et de passages situé à Rivey-Les Bordes ».

Photo : Bernard Chevalier

Vie qui ne peut ni ne veut plier sa voile, vie que les vents ramènent fourbue à la glu du rivage, toujours prête cependant à s’élancer par-dessus l’hébétude, vie de moins en moins garnie, de moins en moins patiente, (…) R.C.

Il n’y a pas de monde d’après, la rupture avec un monde antérieur ne peut s’opérer avec des accommodements boiteux. La vulnérabilité physiologique montre les limites de l’adaptation à un monde relié qui pulvérise toute régie arrêtée. Cette crise, par l’entretien de la panique et le recours à l’auto-répression par l’effroi, est un syndrome de développement. Nous passons d’une ère de communication à outrance où le libre-échange autorisait des ruptures de charge avec bénéfices à une ère de consomption généralisée où se consumer remplace l’acte de consommer. Du temps, de l’espace, des loisirs, des biens, des denrées, des images. Faire machine arrière est plus que problématique. E.Loi.

La phobie de la contagion, la peur de l’autre, la terreur de ce qui est dehors.

Si ce deuxième (ou troisième) temps de détresse confinée semble être en apparence moins restrictif ou contraignant, il est d’autant plus inquiétant de constater que c’est comme si nous avions par ailleurs intégré et incorporé tout ce qui s’est immiscé dans nos vies depuis des mois ; la coupure, la séparation des corps, la position assignée de consommateurs-patients, la contention, l’auto-surveillance et l’auto-discipline, tous les gestes et comportements dictés par le moment qui s’érige en despote ; sans parler de la culpabilisation latente ou manifeste que subissent les jeunes générations ni de la vitesse de propagation des symptômes obsessionnels liés à la situation ; et c’est bien là le changement de topique : nous ne sommes plus véritablement dans le même monde, – ni celui d’avant, ni celui d’après – mais celui-ci, contemporain de ces épisodes de repli à répétition, avec ses cortèges de décisions arbitraires et contradictoires,…

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Auteur: lundimatin