Le Cours Dajot de Brest sous l’emprise de la spéculation immobilière …

Comment vit-on dans la villa Crosnier, l’une des plus belles maisons de Brest, emblématique de l’Art Nouveau ? Comment habite-t-on l’unique rescapée, un miracle, des bombardements parmi les hôtels particuliers du cours Dajot ? « Très simplement ! Mais on reste positivement impressionnés par cette demeure sacrément particulière, on sent qu’elle possède une âme » , répondent en souriant Marie et Stéphane Taleb, 38 et 44 ans, parents de cinq enfants.

Coup de foudre et casting

Sur les conseils « d’amis officiers de marine séduits par Brest » , ces « amoureux de vieilles pierres » , originaires du Liban pour lui et d’Auvergne pour elle, habitent, depuis mai 2017, cette maison aussi biscornue que séduisante. Avec l’immeuble de Freyssinet rue d’Aiguillon, elle fait partie des huit bâtiments restés debout après la destruction, à plus de 90 %, de « Brest même ».

Dans le hall de la villa Crosnier. | OUEST-FRANCE

Un lieu de vie, pas un musée

« À l’instant où je l’ai vue, j’ai senti le coup de foudre ! » raconte Marie, qui a remporté le « casting » pour ce bien exceptionnel, très discrètement mis sur le marché. Son vendeur, le promoteur immobilier Jean-Pierre Palud, qui l’avait acquise en 1994, tenait à ce que la villa Crosnier, construite entre 1900 et 1904, reste « un lieu de vie, pas un musée » . Comme le recommandait déjà son concepteur, Sylvain Crosnier, architecte de profession et fils d’un gros industriel brestois…

Villa Crosnier | OUEST-FRANCE

Six cheminées, vue imprenable et faïences de Quimper

Mais quel exceptionnel lieu de vie ! Six cheminées, une cour intérieure, des balcons à la vue imprenable, des céramiques magnifiques… Sur le mur est, un style « maison à colombages », des poutres qui ressortent d’un enduit écru. Au plafond, des caissons d’origine, en bois sombre. Sur les façades, des saints en faïences de Quimper. Une bénédiction : en tant que protecteurs de la maison, ils ont remarquablement rempli leur office !

Le salon de la villa Crosnier qui a servi d’état-major aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. | OUEST-FRANCE

« À l’intérieur, nous conservons cet état d’esprit à la fois sobre et raffiné » , poursuit la propriétaire qui « adore chiner » . Elle vient d’acquérir une table de style Henri II, une commode Louis Philippe, des fauteuils et des miroirs anciens assortis, « pour la partie noble de la maison » , celle qui sera ouverte aux visiteurs (1)…

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Auteur: Claude Morizur