Le Crime du XXIe siècle


« Maintenant dors mon enfant
Si j’écrivais de la musique je composerais ce poème pour toi pour voix violoncelle et piano
Je te bercerai dans le berceau du monde
Je te garderai de tout ce qui blesse
 »
EB, Travail [3]

Edward Bond vient de mourir, alors que rugit en Palestine un génocide dont l’atrocité du récit quotidien égare notre raison. Une « guerre contre les enfants [4] ». Ce n’est pas surprenant. Cet enfer du XXIe siècle, il a consacré tout son travail à le décrire, dans le détail, pour qu’on apprenne à le reconnaître et à le dénoncer. Pour qu’on reconnaisse la justice quand on la croise au coin de la rue.

« Imaginez vivre dans un monde où vous pourriez être arrêté ou exclu pour avoir dit de ne pas tuer d’enfants, parce que cela pourrait blesser les sentiments des tueurs. »

« La justice n’est plus le cri de ceux qu’on accuse à tort
La justice est ce qu’on prononce contre ceux qui accusent à tort
Que votre jeu nous guide en ces temps de changement
Donnez à voir la justice
Et nous la reconnaîtrons lorsqu’elle s’avancera dans la rue à notre rencontre »
EB, Conseil aux acteurs [5]

Dans les premiers mois du massacre, je marchais dans les avenues de ma ville et je voyais… les immeubles dans les rues touchés par des bombes et s’effondrer en ruine, les cris alors des gens, la terreur autour, les bruits des secours, des sirènes, des alarmes. Ce qu’Akram Belkaïd a si bien su transcrire ici : « Regardez autour de vous. Fixez les constructions, dévisagez les gens. Puis imaginez le tout dévasté. Représentez-vous la mort et la désolation, les orphelins et les plaintes des vivants. Peut-être alors [saisirez]-vous ce qui se passe à #Gaza. Peut-être alors protesterez-vous. »

J’avais aussi du mal à voir des enfants dans les bras de leur mère sans que les larmes ne me prennent. Les textes (poésie, théâtre, théorie) d’Edward Bond racontent, précisément, cette…

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Auteur: Noëlle Cazenave-Liberman