Le député LREM Lénaïck Adam utilise une commission d’enquête pour servir les intérêts des mineurs d’or en Guyane

Un cas flagrant de conflits d’intérêts pourrait bien ravager les écosystèmes de la Guyane. Une enquête du journal Guyaweb révèle comment le député LREM Lénaïck Adam, président de la commission parlementaire sur « la lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane », milite en faveur du développement accéléré des mines dites légales, alors que son père est lui-même un opérateur minier plusieurs fois condamné pour des dégâts environnementaux et des enfreintes aux règlements. 

Depuis des décennies, la Guyane est rongée par l’orpaillage clandestin. Chaque année, entre 6 000 et 10 000 garimpeiros (des chercheurs d’or, ou « prospecteurs » en portugais), entrés illégalement par la frontière du Brésil ou du Surinam, tirent des forêts guyanaises quelque 10 tonnes d’or.

Le bénéfice est énorme : sur le marché actuel, un kilo de ce matériau précieux s’achète 48 000 euros, soit 48 millions d’euros la tonne. Il y a là suffisamment d’argent pour que les clandestins s’organisent en réseaux, s’équipent d’armes lourdes et saccagent une région accueillant la moitié de la biodiversité française.

Les orpailleurs illégaux, qu’on nomme par ellipse les « illégaux » tant ils font partie de la vie guyanaise, seraient répartis sur un millier de sites aurifères couvrant près de l’ensemble du territoire régional, avant tout en pleine forêt.

C’est un véritable « cancer environnemental » : afin d’amalgamer le métal convoité, les garimpeiros utilisent un procédé à base de mercure, un contaminant global, l’élément chimique le plus nocif, sans doute, pour tous les êtres vivants.

Chauffé, le mercure s’évapore ou est rejeté dans les eaux des rivières ou des nappes phréatiques. Ses concentrations s’élèvent jusqu’à un point où il attaque le système nerveux, digestif et immunitaire, détruit les poumons, cause des dommages irréversibles sur l’organisme.

« Douze mille hectares de terrains sont ravagés chaque année », affirme le député Gabriel Serville, de la Gauche démocrate et républicaine (GDR).

En Guyane, les populations autochtones, qui vivent près des forêts et se nourrissent de poissons, sont directement exposées à ce fléau écocidaire.

« En 2015, 90 % du petit millier d’habitants du Haut-Maroni, région frontalière avec le Suriname, présentaient un taux de mercure supérieur à la norme admise », écrivent les journalistes de Guyaweb. 

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Auteur: Augustin Langlade