Le Déserteur : désobéissant mais pas trop

Tourné bien avant les violences du 7 octobre dernier et leur cortège de catastrophes, le film de Dani Rosenberg, sorti en France le 24 avril, résonne de manière troublante avec l’actualité israélo-palestinienne. S’il est tentant d’y voir une tragicomédie pacifiste, ce Déserteur en est plutôt l’inverse.

Un groupe de soldats exténués lutte contre l’ennemi au milieu des ruines de Gaza. Postés dans ce qui fut sans doute un appartement familial, ils trouvent un moment de répit non loin d’enfants qui parviennent à jouer entre deux feux. Dans un moment de confusion propre aux improvisations guerrières, l’un des militaires échappe à ses pairs. Surmontant sa peur et avec l’aide de Dieu – ou de la chance, c’est comme on veut – il traverse la frontière, regagne son foyer et la relative normalité d’un pays qui contraste violemment avec la zone de bataille toute proche. 

S’il est positivement surprenant, dans un contexte aussi chargé, de voir éclore un film israélien abordant le blues de la jeunesse locale et les questionnements existentiels d’un soldat de « Tsahal », il convient avant tout de considérer le financement public de l’œuvre qui, dans un pays en conflit perpétuel et gouverné par de notoires va-t-en-guerre, incite à la prudence. De fait, ce Déserteur n’a pas grand-chose d’un brûlot politique et n’est pas davantage la comédie pacifiste que certains critiques ont cru voir. 

Une fenêtre sur Israël

Montré en ouverture, le conflit avec le Hamas dans un Gaza laminé ne sera quasiment plus revu, mais relégué dans les gros titres de chaînes d’infos omniprésentes. Le reste du film montre ce qui nous paraît vaguement familier depuis les événements du 7 octobre dernier, à savoir une frontière hermétique, comme un mur de Berlin sablonneux à côté duquel poussent quelques pavillons dans une zone rurale semi-aride, à l’écart de villes aux standards européens….

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Auteur: Pierre Bonnay