LE DESIGN CONTRE LE CAPITALISME

Quand on pense au design, on pense spontanément à la maison cubique que se fait construire ce couple de médecins à la campagne ou bien aux canapés italiens hors de prix qui garnissent les pages de Marie-Claire Maison. Le design évoque au mieux une sorte de luxe bourgeois, un supplément d’âme déco pour ceux qui en ont les moyens, au pire l’outil de manipulation par excellence de la classe capitaliste qui façonne nos désirs à coups de neuromarketing pour élaborer des marchandises sournoisement irrésistibles.

Pourtant, à bien y regarder, que ce soit dans les pratiques concrètes de conception au sein des entreprises capitalistes ou dans les origines de la discipline, le design est un drôle d’objet qui joue complètement à contre-courant des logiques que les bourgeois ont imposé à la production. Cet ADN qui vaut au design d’être de plus en plus écarté des processus de conception réels pourrait en symétrie nourrir des pistes très concrètes pour se représenter les formes d’une production débarrassée du capitalisme.

On peut s’intéresser aux objets sans être pour le capitalisme, au contraire

La reproduction matérielle de nos existences est la fonction la plus primordiale de la société et nécessite un travail perpétuel. Le capitalisme vole une partie du fruit de ce travail et, on y reviendra, biaise le besoin de ce qu’il y a à produire. La crise écologique elle, nous impose de revoir impérativement le rythme et l’échelle à laquelle nous fabriquons des objets et les finalités auxquelles nous les destinons. Pour autant, il faut bien comprendre que le simple fait de ne pas dépérir demandera toujours, dans n’importe quelle société, de produire des biens matériels.

L’exemple le plus évident est la nourriture, qu’il faut récolter, cultiver ou élever (urgemment de moins en moins en ce qui concerne l’élevage). Mais il en va de même pour absolument tout ce qui nous entoure : à horizon de temps plus ou…

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Auteur: Athime DE CRECY