Le double jeu dangereux de l’industrie nucléaire française

Le nucléaire peut-il garantir l’indépendance énergétique française ? La question de la souveraineté énergétique occupe le débat public depuis le début de la guerre en Ukraine, qui a fait éclater au grand jour la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles importées de Russie (notamment par Total Energies). Le secteur de l’énergie fissile n’échappe pas à ce phénomène de dépendance.

L’industrie nucléaire française travaille étroitement avec l’industrie nucléaire russe à tous les niveaux de la chaîne du combustible, de l’extraction de l’uranium au traitement des déchets, mais aussi de la construction des centrales à leur exploitation. Rompre ces partenariats franco-russes ne semblent pourtant pas à l’ordre du jour malgré le contexte. Mais en quoi l’industrie nucléaire française est-elle une précieuse alliée de la Russie ? Retour sur les liens troubles qui unissent EDF et Orano au géant russe du nucléaire, Rosatom.

Orano et l’uranium kazakh

La France n’a jamais été indépendante en uranium, même quand elle avait encore des mines uranifères ouvertes. Depuis le début des années 2000, Orano (ex-Areva) via sa filiale Katco, est présente au Kazakhstan et y exploite les plus grandes mines d’uranium du monde. Aujourd’hui, près de la moitié de l’uranium (45%) utilisé en France provient de l’ex-URSS, et du Kazakhstan en particulier.

Le Kazakhstan reste pourtant encore un pays appartenant à la sphère d’influence russe. Le pays est lié à la Russie par une organisation d’assistance militaire mutuelle. La Russie a même récemment envoyé des forces militaires pour soutenir le régime kazakh face aux manifestations. Le Kazakhstan a ainsi adopté une position de “neutralité” vis-à-vis du conflit en Ukraine.

Des partenariats franco-russes nombreux

Rosatom s’est imposé comme un partenaire commercial majeur de l’industrie nucléaire française. L’exemple le plus récent concerne GEAST, fabricant français de turbines de réacteurs nucléaires. Rosatom devrait acheter à EDF 20 % du capital de GEAST, principal fournisseur des centrales nucléaires russes (plus de la moitié de son chiffre d’affaires provient de Russie). Une source proche du gouvernement français affirme que tant que les sanctions contre la Russie ne concernent pas le nucléaire, l’arrivée de Rosatom au capital de GEAST reste d’actualité. L’industrie nucléaire française n’a donc pour le moment visiblement rien à craindre des sanctions qui ne remettent pas en…

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Auteur: Greenpeace France