L’assaut mené par le Hamas le 7 octobre et l’opération déclenchée en représailles par Israël a causé des dommages majeurs aux intérêts israéliens et américains au Moyen-Orient.
L’image de force, voire d’invulnérabilité de l’armée israélienne a volé en éclats, et le rapprochement du pays avec l’Arabie saoudite, qui s’était accéléré ces derniers mois, semble désormais relever de l’histoire ancienne ; les États-Unis, pour leur part, se retrouvent dans une position très délicate, leur volonté de se désengager du Proche-Orient entrant en contradiction directe avec leur soutien militaire à Israël – un soutien qui, là aussi, implique une nette montée des tensions avec les pays de la région.
L’image d’Israël durablement affaiblie
Premièrement, l’attaque du 7 octobre achève de briser la réputation d’invincibilité de l’armée israélienne, réputation qui s’était déjà érodée à la suite de la guerre du Liban de 2006. La publication du rapport Winograd en 2008 avait mis en lumière les vulnérabilités psychologiques d’une armée dotée d’un outil militaire puissant et technologiquement avancé mais qui, dans ses affrontements avec le Hezbollah durant la guerre de 2006 puis en 2014 avec le Hamas à Gaza a perdu la maîtrise du combat d’infanterie et du combat urbain.
L’attaque du 7 octobre, quand les commandos du Hamas n’ont eu aucune difficulté à franchir la barrière de sécurité « en 29 points » après avoir neutralisé les « unités d’observation longue distance », a illustré de façon spectaculaire les limites de la stratégie de bunkerisation de l’armée israélienne et la fragilité intrinsèque d’un modèle analysé par l’anthropologue américain Jeff Halper dans son livre War Against the People : Israel, the Palestinians and Global Pacification (Pluto…
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Auteur: Lina Kennouche, Docteur en géopolitique, Université de Lorraine