Le ‘Fake State’, ou le désarmement de l’État souverain

Fake State, le dernier essai du professeur de sciences économiques et sociales Frédéric Farah (Paris-Sorbone) publié chez H&O en septembre, fera date dans la pensée politique contemporaine française. L’auteur y développe les raisons pour lesquelles l’État français est désormais incapable de réagir face à la décomposition politique, sociale et économique actuelle. Il résume en quelques 280 pages pourquoi la France est progressivement devenue une « puissance de moyenne impuissance », pour paraphraser un intervieweur du Youtube francophone. Frédéric Farah offre des clefs de lecture à son lecteur pour comprendre la crise de la gestion de l’épidémie de covid-19 ou encore la naissance du mouvement des Gilets jaunes.

Une orthodoxie économique devenue l’alpha et l’oméga de la réflexion au niveau continental (voire mondial), une austérité budgétaire comme dogme européen, une vision néolibérale du globe et du devenir de l’humain, une bureaucratie a-nationale comme seul capitaine et enfin une sécession des élites qui fut déjà démontrée par Christopher Lasch, sont les grands points mis en avant par Frédéric Farah. Il démontre tout au long de son nouvel essai que ces points sont les uniques priorités de la classe dirigeante et médiatique française imbibée de pensée néomanagériale et libérale.

L’enseignant-chercheur fait remonter la naissance du Fake State au « Tournant de la rigueur » de 1983, avec l’arrivée au pouvoir de la Deuxième Gauche de Michel Rocard, courant pourtant minoritaire au sein de Parti Socialiste qui dirige le pays depuis 1981. Il démontre ainsi que « cet événement fondateur ne marque pas […] le retrait de l’État de la scène publique ». Cette phrase révèle un point crucial de la pensée néolibérale. Le néolibéralisme n’est pas la disparition de l’État mais son obligation à tout mettre en œuvre pour que le marché puisse se développer au maximum….

Auteur: Guillaume Villers
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