Le faux dilemme entre protectionnisme et libre-échange

Le second gouvernement de Donald Trump semble avoir modifié l’échiquier du commerce mondial. L’administration trumpiste a mis l’accent sur le libre-échange, qu’elle considère comme une pratique ayant nui à l’hégémonie des États-Unis en créant des déséquilibres commerciaux avec ses partenaires (notamment la Chine). Dans cette perspective, des droits de douane élevés pourraient aider à retrouver une partie de la puissance industrielle et économique perdue avec la mondialisation. « Le plus beau mot du dictionnaire est « tarif douanier » », déclarait Trump en 2024, et depuis son entrée en fonction en janvier, nous avons compris qu’il n’exagérait pas.

Dans cet article, nous proposons d’examiner les politiques tarifaires de Trump sous un angle critique, dépassant les interprétations dominantes qui les présentent comme une rupture radicale avec l’ordre économique mondial antérieur. Notre recherche s’articule autour de trois objectifs fondamentaux. Premièrement, développer une analyse rigoureuse sur la nature, la portée et l’historicité des transformations générées par les politiques tarifaires trumpistes, en les situant dans la trajectoire plus large des relations entre État et capital dans le capitalisme contemporain.

Deuxièmement, problématiser de manière critique la conception dominante du « libre-échange », en interrogeant si les politiques protectionnistes actuelles représentent une véritable rupture avec le paradigme libre-échangiste ou si elles constituent plutôt une reconfiguration des mécanismes d’accumulation au sein de la même logique systémique. Troisièmement, examiner les implications de ces transformations pour les mouvements sociaux qui ont articulé leurs stratégies autour de la critique du libre-échange au cours des trois dernières décennies, en évaluant les défis que ce nouveau scénario pose à leurs cadres interprétatifs et pratiques politiques.

Nous soutenons qu’une…

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Auteur: Luciana Ghiotto