Le féminisme comme hologramme

En même temps qu’une ardente critique interne du féminisme, rédigée par une italienne née au 21e siècle, lundimatin vous offre la possibilité de réviser vos connaissances sur la pop italienne des années 70 à nos jours.

[Article tiré de l’excellent site Machina et traduit par nos soins. Illustrations : « Les Pétroleuses », bidouillage en bois, filet et plastique récupérés sur les plages et ailleurs par Léon Layon.]

Chères féministes, ceci n’est pas une lettre d’adieu, parce que pour se dire adieu il faut s’être aimées ou du moins s’être plu. Ceci est une lettre de distanciation, comme celle qu’on peut écrire au Père Noël, quand on comprend que c’est une réalité imaginaire, ou peut-être celle qu’on écrit à l’hologramme d’un passé qui, heureusement, n’est plus. Avant tout, je vous remercie, bien entendu, je le fais de manière sincère, parce que vous avez contribué au dépassement du passé. Mais je voudrais aussi essayer d’éteindre le projecteur qui dans le présent continue à projeter cette pellicule photographique qui nous empêche de parler, de réfléchir, de suivre notre route.

Alors, chères féministes, vous continuez à nous casser les ovaires (c’est comme ça qu’il faut dire, non ?) sur le manque de conscience de nous autres jeunes par rapport aux grands idéaux de vos luttes, de vos mots d’ordre anhistoriques, de vos théories dogmatiques, et même sur l’absence de conscience de notre corps et de notre sexualité. Notre corps, eh oui, pas le vôtre, parce que vous parlez pour toutes, vous vous arrogez le droit de nous représenter, pauvres agnelles égarées. Mais vous, femmes conscientes et émancipées, qui dans les années 70, avaient mené les luttes qui nous permettent à nous, ingrates, d’avoir des droits et une vie meilleure, qui continuez à nous reprocher de ne pas…

Auteur : lundimatin
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