Le fiasco des ZFE : comment en est-on arrivé là ?

Les députés auront-ils la peau des zones à faibles émissions (ZFE) ? Dans le cadre du projet de loi de Simplification, dont les débats en plénière commencent mardi 8 avril, les parlementaires pourraient voter la suppression de ce dispositif, créé pour lutter contre la pollution de l’air. Un « fiasco prévisible », selon le député insoumis de l’Hérault Sylvain Carrière. Mais comment en est-on arrivé là ?

Rembobinons. En 2018, Élisabeth Borne, alors ministre des Transports, présentait fièrement la création des ZFE, une « décision ambitieuse, structurante, irréversible ». Objectif de cette mesure : restreindre la circulation des véhicules les plus polluants dans les villes, alors que chaque année, 40 000 morts seraient attribuables en France aux particules fines émises par nos vieilles voitures. À l’époque, selon la ministre, « 75 % des Français [disaient] être prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour contribuer à la qualité de l’air ».

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Une idée plutôt consensuelle, donc, entérinée par la loi d’Orientation des mobilités, en 2019, puis étendue par la loi Climat et Résilience, en 2021. Les textes législatifs imposaient ainsi aux agglomérations de de plus de 150 000 habitants la mise en place de restrictions de circulation, en fonction de la qualité de l’air mesurée. Une avancée écologique et sanitaire.

« On a mis la charrue avant les bœufs »

Pourtant, très vite, des voix se sont fait entendre pour dénoncer les failles du dispositif. Des acteurs du lobby auto, mais pas seulement… « Chez les insoumis, on avait alerté sur le fait que, sans moyens ni planification, ça allait poser des problèmes, dit Sylvain Carrière. On a mis la charrue avant les bœufs en disant aux gens de ne plus prendre leur voiture, sans proposer d’alternatives. »

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Auteur: Lorène Lavocat