« Le gouvernement a instrumentalisé la consultation étudiante pour son plan agricole France 2030 »

Fruit d’un travail prétendument consultatif, Emmanuel Macron a présenté le plan « France 2030 » pour atteindre une alimentation « saine, durable et traçable ». Un collectif d’étudiant·es en agriculture, agronomie et agroalimentaire dénoncent l’absence de prise en compte de leurs préconisations. « Premiers cités par le plan d’investissement France 2030, ne nous reconnaissons pas dans cette vision techniciste de l’alimentation et de l’agriculture. » Voici leur tribune.

Nous, étudiants en agronomie, souhaitons une vraie concertation étudiante en réponse aux « trois révolutions » du plan France 2030.

Le 12 octobre 2021, le Président de la République E. Macron a présenté le plan « France 2030 ». Fruit d’un travail prétendument consultatif auquel ont participé « étudiante·s, chercheur·euse·s, universitaires, responsables d’organisations, de branches professionnelles, syndicales, entrepreneur·se·s, investisseurs, [et] parlementaires ».

Dans ce plan, sont présentées trois « révolutions » pour atteindre une alimentation « saine, durable et traçable » : le numérique, la robotique, la génétique. Or, ces trois piliers sont loin d’être les leviers soulevés lors des consultations.

Nous, étudiants interrogés et premiers cités par le plan d’investissement France 2030, ne nous reconnaissons pas dans cette vision techniciste de l’alimentation et de l’agriculture. Nous refusons que ce plan soit présenté comme l’aboutissement d’un travail consultatif alors que le contenu des débats n’a pas été pris en compte par le gouvernement.

Neuf établissements ont été sollicités le 28 septembre via une note écrite, fixant un délai de 6 jours pour l’organisation du ou des débats, et d’un jour supplémentaire pour envoi de la restitution écrite au ministère (le 5 octobre, une semaine avant l’annonce offcielle du plan).

Or, par manque de temps et/ou d’informations, seuls quatre établissements ont organisé un (ou plusieurs) débats. En l’espace de seulement deux à trois heures, les participants devaient débattre sur sept questions. Un contexte peu propice au développement d’idées, comme en témoigne un étudiant ayant participé au débat à AgroParisTech :

« Finalement, nous sommes sorti·es frustré·es de ce débat, qui s’apparentait plus à un rapide tour de table qu’à un réel échange d’idées. »

Au-delà d’un décalage entre le plan et la richesse des débats, nous constatons une absence de prise…

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Auteur: La Relève et La Peste