Le gouvernement démolit le droit de l’environnement

Corinne Lepage est présidente de Cap21/Le Rassemblement citoyen ancienne ministre de l’Environnement et avocate.

  • Corinne Lepage.
  • À l’heure où le président de la République ne cesse de rappeler que la phase II du quinquennat aura une forte connotation écologique et où le Premier ministre, non pas le 1er avril, mais le jour de l’université d’été de la maison écolo, a trouvé bon de placer son action sous le signe d’un mariage réussi entre l’économie et l’écologie, il est temps de revenir aux dures réalités ou plutôt de s’en tenir à la réalité. Non pas celle des boniments, mais celle des actes.

    Et ceux-ci sont catastrophiques dans la lignée du reste de ce que n’a cessé de faire le gouvernement Philippe durant deux ans et demi. Comme nous l’avions déjà dénoncé dans Reporterre, voici plus de deux ans, nous sommes en face d’une œuvre de déconstruction systématique et à l’échelle industrielle du droit de l’environnement.

    Les reculs ont été permanents, dans tous les domaines, et ce n’est évidemment pas la fermeture inéluctable de Fessenheim (EDF ne pouvait faire autrement puisque les travaux très coûteux n’avaient pas été entrepris permettant d’aller au-delà de 2020) ni Notre-Dame-des-Landes (abandonné pour des raisons économiques et de maintien de l’ordre et non pour des raisons écologiques) qui peuvent nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

    Mais, la perversité n’ayant pas de limite, la crise du Covid a été l’occasion d’apporter un élément décisif à cette œuvre de déconstruction en instaurant le droit de l’environnement à géométrie variable ou encore l’application des normes environnementales à option.

    Cette demande pressante de lobbies économiques et…

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