Le gouvernement formé au climat : « Cela reste insuffisant »

Une rentrée ministérielle sous le signe du climat ? C’est en tout cas le message que souhaite envoyer le gouvernement en conviant la climatologue Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Giec depuis 2015, pour sa première réunion après l’été. Le but : sensibiliser à la question climatique les quarante-deux membres de l’équipe d’Emmanuel Macron. Sa courte intervention de trente minutes influencera-t-elle les futures décisions politiques après un été caniculaire et une rentrée plombée par la crise énergétique ? Reporterre fait le point avec Anne Bringault, coordinatrice des programmes au Réseau Action Climat (RAC).

Reporterre — Que pensez-vous de l’invitation de Valérie Masson-Delmotte à ce séminaire de rentrée du gouvernement ?

Anne Bringault — C’est une bonne chose qu’on parle du climat dans un séminaire de rentrée ministérielle. C’est également une bonne initiative d’inviter des scientifiques, car les experts ne sont pas assez écoutés. Il est rare qu’ils soient conviés par des ministres, par le président ou qu’ils participent à des colloques et des conférences où sont présents des politiques. Par exemple, la formation proposée aux députés en juin dernier n’a pas été lancée par les députés eux-mêmes. À ma connaissance, la commission développement durable de l’Assemblée a déjà invité des experts pour présenter les enjeux climatiques. Mais la commission des affaires économiques ne l’a pas fait.

Valérie Masson-Delmotte n’a parlé que trente minutes…

C’est un verni assez général. Elle a abordé globalement les mécanismes du changement climatique, ses causes et ses impacts, et des pistes de solutions rassemblées par le Giec. Mais cela reste insuffisant pour comprendre les causes du changement climatique et les meilleures solutions pour y répondre. Cela doit s’accompagner d’autres dispositifs. Élisabeth Borne [la Première ministre] a annoncé que l’équipe ministérielle ainsi que 25 000 fonctionnaires seront formés à ces enjeux. D’après les échos que j’ai à Matignon, ils suivront les outils du type fresque du climat, ou l’atelier 2 tonnes, soit l’empreinte carbone que chaque Français devrait émettre chaque année pour respecter la neutralité carbone. Nous attendons beaucoup de cette seconde phase. Elle permettra au gouvernement de prendre davantage de temps pour comprendre l’ampleur du problème climatique.

Quel est le réel problème de cet exécutif : le manque de formation à ces questions, ou le manque de…

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Auteur: Laury-Anne Cholez Reporterre