La vidéosurveillance de masse en France
Voté en 2022, le projet de loi relatif aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 incluait la possibilité de traiter des images issues de caméras de vidéosurveillance et de drones à l’aide d’un « système d’intelligence artificielle ». Applicable à tous les départements, cette disposition légalisait alors une pratique déjà déployée en France, grâce à un vide juridique.
Concrètement, ce système permet d’analyser des comportements sur des vidéos qui, jusqu’alors, étaient traitées par des opérateurs humains. Il peut détecter en temps réel des potentiels risques à la sécurité publique : une automatisation de la surveillance.
À l’époque, le gouvernement avait assuré introduire cette disposition « à titre expérimental et jusqu’au 30 juin 2025, à la seule fin d’assurer la sécurité de manifestations sportives, récréatives ou culturelles ». Mais de nombreuses associations, personnalités politiques et collectifs citoyens annonçaient une probable pérennisation de la surveillance algorithmique après les JO.
Beaucoup avaient par exemple dénoncé une inclusion de la disposition dans un texte concernant les Jeux olympiques alors même que cette prétendue expérimentation entrait en vigueur plusieurs mois avant le début des jeux et devait se prolonger durant près d’un an après la fin de l’événement.
La Quadrature du Net, une association spécialisée sur les questions de cybersurveillance et de sécurité avait ainsi qualifié l’expérimentation temporaire de « vernis théorique » et accusé le gouvernement de « défendre l’industrie française de la vidéosurveillance ».
L’ONG Amnesty International France avait elle aussi alerté : « Il est rare que ces mesures, dites « d’exception », soient levées rapidement. En lieu et place, les mesures de surveillance et de contrôle deviennent la norme » pouvait-on lire…
Auteur: Eloi Boye