Le gouvernement français refuse toujours l'option "Zéro Covid" — Pierre Lagnel – Golias Hebdo

«  Il faut freiner le virus », a enfin reconnu Emmanuel Macron au soir du 31 mars, plus d’un an après avoir décidé un premier confinement contre l’épidémie de Covid-19. C’est ce que lui demandent depuis des mois les soignants, les profs et des chercheurs. Cette fois, il annonce la fermeture des établissements scolaires pour quelques semaines, précisant : « Nous avons tout fait pour prendre ces décisions le plus tard possible et au moment où elles devenaient strictement nécessaires. »

Le lendemain, devant l’Assemblée, le Premier ministre Jean Castex s’est lui aussi félicité : « Nous avons rapidement réagi en prenant ces derniers mois et ces dernières semaines plusieurs mesures fortes (…). Ces décisions ne sont jamais faciles ; elles obéissent à plusieurs exigences : (…) agir ni trop tôt ni trop tard, en s’adaptant en temps réel aux évolutions de l’épidémie (…). » C’est grâce à l’équilibre entre ces différents principes « que nous sommes parvenus depuis maintenant quatre mois à maintenir la situation sous contrôle », a-t-il ajouté.

Les réa débordent et la situation serait sous contrôle ?

Le président Macron minimise les effets sanitaires de la pandémie, occultant la hausse de la mortalité de 11 % entre le 1ᵉʳ janvier et le 15 mars dernier, selon la dernière actualisation de l’INSEE. Un chiffre supérieur aux 9 % enregistrés pour l’ensemble de l’année 2020, alors qu’il ne s’agit encore que d’un bilan de début d’épidémie et que 8 à 15 % de la population française ‘‘seulement’’ a été infectée. Prendre préventivement des mesures limitant le nombre de contaminations est crucial car « le taux de létalité avoisine les 1 % », comme le remarque avec justesse, auprès de Golias Hebdo, une biologiste membre du collectif RogueESR.

Sous ce nom, qui signifie ‘‘les révoltés de l’enseignement supérieur et de la recherche’’, se regroupent des chercheurs de premier plan, aussi bien dans les disciplines directement en jeu dans l’épidémie (physicien, virologue, immunologiste, généticien, chimiste, etc.) que des spécialistes des mathématiques, des langues, de la littérature, de l’histoire ou de la sociologie. Ils souhaitent éclairer le débat public par leurs compétences scientifiques et leur pratique de la discussion argumentée.

« Sous contrôle », c’est aussi passer rapidement par pertes et profits «  les cas graves, mais non létaux, de la maladie, les mois passés sous assistance respiratoire, les…

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Auteur: Pierre Lagnel – Golias Hebdo Le grand soir