Le gouvernement se sert de la loi séparatisme pour dissoudre un groupe antifasciste

« Ils pensaient que nous ne contesterions pas la décision, que ça passerait comme une lettre à la Poste. Mais ce n’est pas le cas. » Ces mots, ceux d’Olivier Forray, un des avocats du Groupe Antifasciste Lyon et Environs (GALE), résument bien l’état d’esprit qui entourent la dissolution de ce groupe antifasciste lyonnais. Celle-ci a été actée par décret en Conseil des ministres le 30 mars dernier. Mais les principaux concernés ne comptent pas se laisser faire. Par le biais de leurs avocats, Olivier Forray et Agnès Bouquin, ils ont déposé, ce 6 avril, un référé liberté auprès du Conseil d’Etat pour faire annuler cette décision. « Si on suit la logique de ce décret, c’est la liberté d’expression et de critique qui est supprimée », souligne Olivier Forray.

La loi séparatisme comme cadre légal

Le 17 mars dernier, deux des militants du GALE, désignés par les autorités comme les leaders du groupe, reçoivent une notification de cinq pages expliquant que le Gouvernement a décidé d’engager la dissolution du groupe antifasciste lyonnais. « Il est envisagé de dissoudre ce groupement de fait au motif qu’il provoque à des manifestations armées dans la rue ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens », peut-on ainsi lire. « On n’a pas vraiment été surpris. On savait qu’il y avait des menaces qui planaient sur nous depuis plusieurs mois », commentent Sarah et Nicolas, deux sympathisants du GALE. Malgré tout, cette dissolution est une première au niveau national. « C’est la première fois qu’une dissolution administrative s’appuie exclusivement sur la loi séparatisme », note Olivier Forray. En effet, la procédure repose sur un article de loi initialement créé pour lutter contre les ligues d’extrême droite après les manifestations fascistes de février 1934. Depuis, il a été modifié par la loi Séparatisme qui élargit son champ d’application, notamment aux agissements violents aux biens et personnes. C’est aussi la première fois depuis plusieurs décennies qu’un gouvernement décide de dissoudre un groupe d’extrême gauche. « Et la dernière fois, c’était des groupes armés, donc rien à voir avec nous », explique Sarah.

Sur ces cinq pages sont égrenés les différents faits reprochés au GALE qui, pour le gouvernement, justifie cette dissolution. Les participations supposées à des actions violentes en manifestation et les messages catégorisés comme « haineux » sur les réseaux sociaux contre les forces de…

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Auteur: Pierre Jequier-Zalc