Le grand remplacement des passions

« Ainsi Zemmour est l’anti-Coluche, le Coluche de droite, l’envers du Coluche. Cette comparaison ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre le Z au sérieux, au contraire, il faut voir de quoi il est le signe : Le grand remplacement des passions politiques. »

La pseudo candidature du Z à la présidentielle de 2022 occupe les médias bourgeois et y à déjà remplacé toutes les questions politiques posées par la crise que nous sommes en train de vivre et le scandale du quinquennat Macron.

Pourtant il s’est passé beaucoup de choses ces cinq dernières années qu’il s’agirait de méditer : démantèlement express des services publics au profit des riches, crise sanitaire mondiale mettant en lumière l’absurdité d’un système capitaliste destructeur du vivant, explosion de la violence policière et disparition de la démocratie.

Comment dans un tel bordel comprendre la montée du Z ?

Une première manière serait de partir du covid19 : la structuration paranoïaque de son discours correspond en tous points à la médiatisation du virus : Un corps étrangers vient corrompre et pervertir le corps sain, etc. Avec cette stratégie efficace en politique qui consiste à nourrir la peur en se faisant passer pour la solution et dont le gouvernement s’est régalé pendant la crise : « ayez peur mais ne vous inquiétez pas, je vais vous protéger. »

Une autre manière serait de partir de l’épuisement de la social-démocratie : Macron en représentant le pouvoir dans sa pureté, c’est-à-dire sans maquillage idéologique est le terminus de la politique affectivement épuisée. Et là Bingo, Zemmour apparaît comme ultime tentative de réenchantement de la politique classique, mais cette fois sur une variante cauchemardesque.

Enfin, nous pourrions appréhender le phénomène Zemmour à partir du phénomène Coluche : En 1981 aussi l’élection est importante, les conjonctures politiques et économiques sont tendues, aujourd’hui encore tout le monde se rappel de l’espoir suscité par la victoire de Mitterrand et de la gauche après 23 ans de contre-révolutionnaires au gouvernement.

Coluche, humoriste de métier bien connu des français se présente aux élections « Comme candidat nul, pour faire voter les non-votants. » Il annonce sa candidature depuis le théâtre du gymnase où il donne ses spectacles : sa candidature est officiellement une blague, un spectacle, il dit alors : « les politiciens sont tellement mauvais qu’ils me volent mon métier, je vais voler le leur ». Mais cette blague, on…

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Auteur: lundimatin